Ce changement de garde annoncé et commenté bien timidement au cours des derniers jours survient à mi-chemin d’un mandat passablement mouvementé à l’interne, a appris LE COURRIER de diverses sources qui évoquent entre autres un fort roulement de personnel.
C’est par l’envoi d’un communiqué de presse adressé aux médias que le conseil d’administration de l’ITAQ a annoncé, jeudi dernier, la nomination d’une nouvelle directrice générale par intérim.
C’est d’abord le conseil des ministres qui avait officialisé le tout la veille. Le poste a été confié à Karine Mercier en date du 9 novembre, elle qui occupait le poste de directrice des études depuis mars dernier. Il reviendra au Conseil des ministres de lever l’intérim en procédant à la nomination du prochain directeur général de l’institution, précise-t-on.
À aucun endroit le nom de Aisha Issa n’est évoqué dans le communiqué de presse de l’ITAQ. Et il ne contient aucun remerciement particulier à son égard pour le travail accompli. Il aura fallu attendre jusqu’à hier, mercredi, pour que l’ITAQ corrige le tir en diffusant un second communiqué pour rassurer ses partenaires (voir autre texte ici).
C’est Mme Issa qui a fait part de son changement d’emploi par l’entremise du réseau social professionnel LinkedIn, le 9 novembre. « C’est avec joie et honneur que je poursuis mon travail au sein du cadre institutionnel du gouvernement du Québec en me joignant à l’honorable Liza Frula [sic] de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Je remercie toute l’équipe de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) ainsi que le conseil d’administration. C’est avec grande fierté que je mettrai à contribution mon expertise du domaine bioalimentaire, changements climatiques et réponses d’adaptation », a annoncé celle qui travaillait à son compte dans le domaine de la valorisation de données au moment de sa nomination à l’ITAQ.
Questionnés sur les raisons justifiant ce changement de direction, l’ITAQ et le bureau du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, nous ont redirigés vers les relations avec les médias du ministère du Conseil exécutif.
À cet endroit, on nous a simplement répondu que Mme Issa s’était vu confier un nouveau mandat. Aucune entente de départ ou prime particulière n’aurait été négociée avec la principale intéressée, nous a-t-on confirmé.
Des tensions à l’interne
Dans un article publié sur son site Internet la semaine dernière, Le Placoteux, un hebdomadaire de la région de La Pocatière où l’ITAQ possède un second campus outre celui de Saint-Hyacinthe, il a été suggéré qu’un climat tendu entre la directrice générale et le président du conseil d’administration, Alain Chalifoux, pourrait avoir une incidence sur ce remplacement précipité à la tête de l’ITAQ. Une lettre anonyme faisant état de tensions entre ces deux personnes aurait été transmise au journal. On y évoquait aussi des différends à la table du conseil d’administration de l’ITAQ.
Alain Chalifoux n’a donné suite à notre demande d’entrevue, pas plus que Aisha Issa. M. Chalifoux, qui est à la tête du Groupe Laitier Chalifoux à Sorel-Tracy, a été nommé comme président du conseil d’administration de l’ITAQ en même temps qu’Aisha Issa en 2021.
Avec la collaboration de Martin Bourassa
