La famille des victimes n’était pas au palais de justice de Saint-Hyacinthe lorsque le juge Jean-Philippe Marcoux a rendu sa décision puisqu’elle croyait qu’il la reporterait en raison des vacances. Jointe par LE COURRIER, une des sœurs de la mère de famille blessée a dit qu’elle se doutait bien que le juge baserait sa décision sur l’absence d’antécédents judiciaires de l’accusé, Harjot Singh, un Indien de 20 ans habitant en Ontario.
Le fait que ni l’alcool ni la drogue ne soit en cause a aussi pesé dans la décision. Le conducteur a aussi collaboré avec la police lors de son arrestation. Il se serait même arrêté à 12 km du lieu de l’accident avant d’être intercepté. Il a toutefois menti en affirmant avoir appelé le 911.
Des conditions à respecter
La sœur de la victime craignait que Harjot Singh puisse retourner en Inde, mais son passeport lui a été retiré temporairement. Il ne pourra donc pas se rendre dans son pays comme il prévoyait de le faire entre décembre 2023 et mars 2024. Son permis de conduire lui a aussi été confisqué. Il devra désormais se trouver un nouvel emploi et ne pourra se trouver à l’extérieur de chez lui entre 22 h et 6 h sauf s’il travaille.
Sa famille a aussi accepté de payer une caution de 5000 $. Il devra verser la même somme s’il ne respecte pas ces conditions. La sœur de la victime juge le montant de la caution insuffisant. Pour sa part, le juge s’est dit rassuré de la relation de l’accusé avec sa famille. D’ailleurs, certains de ses proches étaient présents lors du début de l’enquête sur remise en liberté le 18 juillet. Le juge ne craint donc pas que sa remise en liberté l’empêche de se présenter en cour dans le futur. Sa prochaine audience est prévue le 9 septembre.
Une famille éprouvée
« Nous allons être à tous ses passages en cour, car nous voulons que justice soit rendue. J’aimerais, au plus profond de mon cœur, savoir ce qui lui est passé par la tête quand est survenu l’accident, mais il ne parle pas et donne l’impression qu’il s’en fout. Tout ce qu’il désire est d’être libéré. Il ne montre pas d’émotions. Je trouve ça assez perturbant qu’il soit aussi froid », a déclaré la sœur de la victime.
Le juge a d’ailleurs indiqué que ce sera le témoignage de M. Singh qui fera toute la différence. S’il est trouvé coupable, il pourrait seulement avoir à purger sa peine dans la communauté ou être emprisonné quelques années. C’est une autre des raisons pour laquelle le juge Marcoux n’a pas estimé justifié de le garder détenu.
Toutefois, pour le moment, la famille préfère mettre son énergie sur la jeune femme qui se trouve encore dans le coma. « Nous sommes beaucoup auprès d’elle, car son état est encore instable », a fait savoir sa sœur.