Depuis la fermeture de quelques terrasses de restaurant pendant le Grand Prix, la mairesse Valérie Plante est devenue la grande responsable de TOUTE ce qui va mal à Montréal. Tant pis si, dans la réalité, ce sont des inspecteurs du service d’incendie qui ont fermé la fameuse terrasse, dans la tête de ses adversaires politiques, c’est la mairesse et TOUTE est de sa faute. Pas juste la terrasse, la congestion, la construction, les cônes oranges, l’itinérance, la drogue, les gangs pis le recul du français, TOUTE de sa faute. On appelle ça désigner un bouc émissaire.
Pour François Legault, c’est l’immigration. Selon lui, c’est 100 % la faute des immigrants s’il y a une crise du logement, des gens obligés de vivre dans des tentes, des itinérants, du crime, de la drogue, des gangs ah pis tiens, si le français est en recul pis que le Canadien a pas gagné la Coupe depuis 1993 un coup parti, c’est aussi TOUTE de sa faute.
Pierre Poilievre nous a habitués à la technique du coupable commode en accusant Justin Trudeau de TOUTE : l’inflation, le prix du gaz, les itinérants, le crime, la drogue, les gangs pis même la mycose des ongles de votre mononcle Gaston.
D’origine religieuse, le « bouc émissaire » est la personne désignée par le groupe comme responsable de TOUS les problèmes réels ou supposés que ce groupe souhaite régler. La personne est condamnée et on souhaite que les Dieux nous remercient de l’offrande et que, par miracle, tout aille mieux.
La religion utilisait cette tactique lorsqu’un groupe était incapable de penser des sujets complexes et nuancés, comme l’administration d’une ville, d’une province ou d’un pays. Sinon, le groupe aurait vite compris que ça ne règle rien, mais que ça évite surtout à ceux qui désignent le « bouc » de prendre leurs responsabilités. TOUTE est dans TOUTE!