La haute direction du géant québécois de l’agroalimentaire justifie ce report par la poursuite de négociations entre les représentants des producteurs de lait de chèvre du Québec et Agropur.
Alors que les transformateurs laitiers Saputo et Liberté ont renouvelé leurs contrats d’approvisionnements en lait de chèvre en novembre dernier, les producteurs de lait de chèvre du Québec et Agropur n’ont toujours pas réussi à ficeler une entente.
« Agropur et les producteurs de lait de chèvre travaillent toujours certaines alternatives. Bien que nous n’ayons encore aucune certitude, nos discussions progressent. Dans ce contexte, Agropur a reporté la fermeture de son usine de Saint-Damase, initialement prévue fin avril, à la fin de juillet, et ce, afin de se donner davantage de temps pour poursuivre ces avenues potentielles », a indiqué Robert Coallier, chef de la direction d’Agropur dans un communiqué diffusé par l’entreprise fin février sur son site Internet.
« De plus, afin de sécuriser les producteurs, nous continuerons de prendre du lait de chèvre dans notre réseau jusqu’à la fin décembre », a-t-il ajouté.
La fromagerie Agropur de Saint-Damase est le seul centre de production de l’entreprise où se fabrique du fromage de chèvre, comme la marque maison Chèvre des Alpes.
En 2018, Agropur comptait acquérir de nouvelles technologies pour rendre cette usine plus polyvalente en y injectant un montant de 7 M$. Cet investissement était conditionnel au renouvellement de la convention collective.
Comme les parties patronale et syndicale n’ont pas réussi à s’entendre, la direction d’Agropur avait annoncé en septembre dernier une fermeture progressive de l’usine de janvier à avril 2019. Cette fromagerie comptait alors 110 salariés, dont 100 travailleurs syndiqués.
Nouveau contrat de travail
Malgré la fin annoncée de la fromagerie de Saint-Damase, Agropur et le syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), section locale 1991-P, qui représente les employés de l’usine, se sont entendus sur le renouvellement de la convention collective pour une durée de cinq ans.
« Ce nouveau contrat de travail concerne entre 20 et 25 travailleurs de l’usine Agropur de Saint-Damase. L’employeur nous a dit chercher un partenaire pour poursuivre ses activités », indique en entrevue au COURRIER Mario Maisonneuve, président des TUAC 1991-P.
Celui-ci assure ne pas connaître le nombre de personnes encore à l’emploi dans l’usine.
« Je trouve curieux qu’Agropur envisage de conserver une si vaste usine pour seulement une vingtaine de salariés », se questionne M. Maisonneuve.
Ce nouveau contrat de travail prévoit plusieurs améliorations comme l’ajout de clauses non pécuniaires et une augmentation salariale d’environ 9,65 % pour la durée de l’entente.