26 juin 2014 - 00:00
La fête
Par: Christian Vanasse

C’est devenu une coutume pour certains médias de profiter de la St-Jean-Baptiste pour se questionner : politique ou pas? La fête devrait-elle refléter l’histoire et les aspirations d’un peuple ou rester une inoffensive et provinciale célébration conviviale? Devrait-elle fêter un PAYS ou être une série de PARTYS? Suffirait juste d’ajouter quelques lettres, vous savez.

Ça m’amuse toujours beaucoup ce temps perdu autour de ce genre de questions. Comme se demander si on ne rit pas trop pendant le festival Juste pour Rire. Ça me fascine l’énergie mise à vouloir évacuer le sens politique d’une fête qui n’est rien d’autre que politique. Mais la plus noble, la politique citoyenne non partisane et non corrompue. De la politique pure. Autrefois un gros show de vedettes et de foules monstres qui faisaient de belles images pour la tévé, la fête nationale est devenue plus modeste visuellement, mais elle est revenue à la base. Dans les quartiers des villes et les villages, c’est une occasion de rencontre sur la place publique de tous les citoyens, citoyennes, de tous âges, sexes et orientations politiques confondus. On s’y rappelle notre histoire, les premières nations, les premiers arrivants, les premiers immigrants. On y fête un drapeau, des symboles collectifs, on y chante la langue française avec respect et amour, les artistes de la relève comme les vétérans célèbrent une culture commune formée de plusieurs influences… et le plus beau, aucun parti politique ne s’en mêle. Aucune firme de génie-conseil ne tente de la corrompre, on n’y voit aucun crucifix ou signe religieux ostentatoire et tout le monde est bien content. Ça se passe dans l’harmonie, la bonne humeur et le partage. Un peuple fort, ouvert et uni qui se fête dans sa langue, sans Dieu ni maître. Que voulez-vous de plus politique que ça?

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