D’emblée, les délégués ont adopté en force une résolution extraordinaire portant sur le développement de la filière batterie. Cette résolution demande au gouvernement que ce développement soit exemplaire, en utilisant le cadre législatif de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) plutôt que des dispositions particulières comme les décrets. La résolution exige aussi que le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) soit utilisé, par mesure de transparence, afin de soulever les enjeux environnementaux, sociaux et économiques.
« Les annonces quant au développement de la filière batterie laissent place à des questionnements légitimes. Le gouvernement nous entraîne collectivement dans un énorme pari de plusieurs milliards de dollars, et il est clair que l’ampleur des sommes investies va inciter certains à réclamer des passe-droits pour éviter de soumettre leur projet à la CPTAQ », a affirmé Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
Rappelons que l’entreprise suédoise Northvolt a confirmé, le 28 septembre, qu’elle avait choisi d’installer son usine de fabrication de cellules de batteries à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville, en Montérégie. Le projet, financé en grande partie par des fonds publics (7,3 G$), a été présenté comme le plus important investissement privé de l’histoire du Québec. Jumelé aux autres projets annoncés précédemment, c’est maintenant plus de 8,5 G$ que les deux paliers de gouvernement ont investi dans cette nouvelle filière au Québec.
« Pourtant, on sait déjà que 70 hectares des 450 hectares convoités par Northvolt sont en zone agricole. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) aurait aussi lui-même affirmé que les conséquences d’un tel développement vont affaiblir le maintien de notre garde-manger collectif », a conclu M. Letellier dans un article de Radio-Canada.
Lors de l’AGA, les délégués ont adopté au total 26 résolutions qui répondent aux préoccupations exprimées par 626 producteurs qui ont participé aux 15 rencontres de consultation organisées par les syndicats locaux. Trois de ces résolutions visent à soutenir les producteurs face à la saison catastrophique de 2023 et pour les années à venir. Elles incluent la réforme de l’assurance récolte, l’utilisation du programme Agri-Relance et la révision des programmes de gestion des risques.
Des préoccupations ont également été soulevées concernant la nécessité d’accélérer et de simplifier le processus d’autorisation pour le nettoyage des cours d’eau, en mettant en lumière les lacunes mises en évidence par les précipitations abondantes. Les complexités entourant les autorisations ministérielles pour le prélèvement des eaux sont également pointées du doigt en raison de l’absence de hiérarchisation claire.
D’autres résolutions abordent la nécessité d’ajuster la largeur des ponts et des voies de circulation pour s’aligner sur les dimensions des machineries existantes, critiquant le manque d’optimisation du ministère des Transports et de la Mobilité durable.
C’est sous le thème « En action, au cœur de l’agriculture durable! » que s’est déroulée l’assemblée générale annuelle afin de faire rayonner les efforts et la compétence des producteurs de la Montérégie en matière d’adaptation face aux enjeux de développement durable. Quelque 240 arbres et arbustes ont été remis aux participants et aux employés de la Fédération de l’UPA de la Montérégie pour souligner leur contribution.
