23 juin 2022 - 07:00
La fin du pôle santé crée la surprise
Par: Sarah-Eve Charland
La Place Blanchet est à nouveau en vente. Photothèque | Le Courrier ©

La Place Blanchet est à nouveau en vente. Photothèque | Le Courrier ©

L’abandon du projet de pôle santé des Habitations Trigone a fait plusieurs heureux, dont, aux premières loges, le comité 1tourdepassepasse. De leur côté, les propriétaires du Printanier ont maintenant l’heure juste, du moins pour le moment, mais déplorent les torts causés au cours de la dernière année.

Le comité 1tourdepassepasse s’est formé l’automne dernier pour s’opposer à l’implantation de Viva-Cité, soit un pôle santé qui aurait regroupé trois bâtiments de 8, 13 et 16 étages dans le quadrilatère formé des rues Bernier, Turcot, Blanchet et le boulevard Laframboise. Le porte-parole Jean Dubé se dit très heureux d’apprendre l’abandon du projet, mais ce n’est pas pour autant que le comité se dissoudra.

« Le comité demeure et son mandat sera de s’assurer que la vocation de ce quadrilatère reste le même que celui mentionné dans le Plan d’urbanisme officiel de la Ville de Saint-Hyacinthe et qui limite la hauteur des bâtiments à trois étages », assure-t-il.

Il déplore également la façon dont la Ville a géré la situation. Le comité propose d’ajouter des mécanismes permettant de consulter davantage la population, comme l’envoi d’un courriel aux citoyens d’un quartier lorsqu’un projet d’envergure est présenté au conseil municipal, d’intégrer un résident du quartier visé au comité consultatif d’urbanisme ou bien de rendre le site Web plus convivial.

L’organisme Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska, propriétaire de la Place Blanchet, a annoncé que l’offre d’achat du promoteur devenait caduque. Le bâtiment a donc été remis en vente.

« Nous sommes inquiets que la Fondation de l’Hôpital Honoré-Mercier, qui se cache derrière Multi-Services Santé Richelieu-Yamaska, revienne à la charge avec un projet similaire. Un projet de cette ampleur est démesuré à cet endroit », ajoute M. Dubé.

Retour à la normale pour le moment

Pour le restaurateur Mark-André Hilt, la nouvelle a créé une surprise. Depuis près d’un an, plusieurs indices laissaient croire que le projet se réaliserait, précise-t-il, comme le refus de renouveler le bail de locataires, l’achat par Viva-Cité de deux bâtiments voisins à la Place Blanchet ou encore la conférence de presse.

« Pour moi, même s’il y avait de l’opposition, ça allait de l’avant. Tous les jours, on s’en faisait parler. On s’était résigné à soit être démoli et relocalisé à l’intérieur du projet ou bien à passer go et réclamer un chèque. À la suite de l’annonce, je me suis dit : ils m’ont causé des problèmes. Je suis en réflexion pour savoir comment je peux obtenir réparation », ajoute M. Hilt.

Ce dernier ne compte pas nécessairement se tourner vers les tribunaux. Il espère avant tout obtenir une entente pour compenser une partie des dommages causés au cours de la dernière année.

« Pendant un an, quand on voyait notre restaurant dépérir, on se disait, de toute façon, qu’on allait obtenir un restaurant neuf ou bien un chèque. On se retrouve dans une situation où on reste et où il y a eu des dommages. Ça fait 30 ans qu’on bâtit une entreprise et une image et quelqu’un vient semer le doute sur la place publique. Des gens nous interpellent en disant qu’ils ont entendu dire que le restaurant était fermé. Se faire dire ça, c’est affreux », affirme le restaurateur.

Malgré tout, le commerçant accueille la nouvelle de façon positive. « On est contents de tout ça. On n’a plus à s’inquiéter jusqu’au prochain acheteur. Peut-être que le prochain voudra laisser ça comme ça. Peut-être qu’il voudra faire un projet semblable, mais on sait maintenant que ça prend du temps. Une chose est sûre, on reste là et on continue d’exister », dit-il.

La promotrice et porte-parole de Viva-Cité, Stéphanie Cocozza, n’a pas souhaité répondre aux questions du COURRIER. On ne sait donc pas ce qu’il adviendra des bâtiments appartenant à Viva-Cité dans le quadrilatère.

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