Une rencontre du conseil d’administration du CLD tenue mardi soir a scellé le sort de cette entente de contribution émise dans le cadre de la campagne de financement 2012-2016 de la Fondation du Cégep.
« À l’effet des coupes budgétaires de 400 000 $ qui nous sont imposées, le CLD ne pourra honorer l’entente jusqu’à la fin », a déclaré le directeur général de l’organisation, Charles Fillion.
D’après une copie obtenue par la Loi d’accès à l’information, cet engagement corporatif a été signé par l’ex-directeur général de l’organisme, Mario De Tilly, le 12 décembre 2012.
Les cinq versements de 5 000 $ étaient échelonnés du 1er janvier 2013 au 1er janvier 2017 et seuls les deux premiers auront été remis à la Fondation du Cégep.
Selon nos informations, cette entente n’était pas connue de tous les administrateurs du CLD puisque les sommes de 5 000 $ étaient tirées du budget de commandites de Mario De Tilly, lequel n’avait pas besoin de l’accord du conseil d’administration pour procéder à des commandites de 5 000 $ et moins.
« C’était dans le cadre des commandites que le DG pouvait accorder [sans consulter le conseil]. Je devais être au courant de cette entente il me semble, mais pour les autres administrateurs, ils n’étaient pas tous là à ce moment. Ça change beaucoup, vous savez », a indiqué la présidente du CLD, Francine Morin, sans pouvoir préciser à quel moment elle avait eu connaissance de l’entente.
Mme Morin n’a pas non plus été en mesure d’expliquer ce qui motivait cette commandite de 25 000 $, référant le journal à Mario De Tilly. Au moment de mettre sous presse, le principal intéressé n’avait pas retourné notre appel.
L’actuel directeur général a spécifié qu’avant même son entrée en fonction en octobre, il était au courant de cet engagement pris par son prédécesseur. « Nous avions reçu un avis de la Fondation rappelant que le versement pour 2014 était dû et il a été fait au début novembre, un peu après le conseil d’administration tenu à la fin octobre. »
Dans un rapport commandé par la MRC Les Maskoutains sur la gouvernance au CLD, la firme Raymond Chabot Grant Thornton avait déjà relevé que « le montant total de commandites que le directeur général [pouvait] accorder sans consulter le conseil d’administration [était] théoriquement illimité ».
Charles Fillion reconnait que cette « politique » existe toujours, mais assure qu’il n’a pas puisé dans le budget de commandites depuis son arrivée au CLD.
Changement de garde
Siégeant au conseil du CLD depuis 2006, le directeur général du Cégep de Saint-Hyacinthe, Roger Sylvestre, a profité de l’assemblée générale annuelle de son établissement pour céder sa place à Louis Gendron, directeur de la Formation continue au Cégep et actuellement président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie Les Maskoutains.
Roger Sylvestre avait déjà informé la présidente du CLD de ses intentions dans une lettre datée du 25 septembre.
Il a toutefois conservé son siège sur le conseil d’administration de la Cité de la biotechnologie. « Il n’y a pas de motif [pour avoir gardé l’un plus que l’autre]. J’étais sur les deux conseils depuis un moment et c’était l’opportunité de passer la main à M. Gendron », a expliqué M. Sylvestre.
Le président du conseil d’administration du Cégep, René Vincelette, assure qu’il n’y a aucun lien à faire entre le retrait de M. Sylvestre au CLD et l’arrêt de la commandite à la Fondation puisque son départ était prévu depuis longtemps.