Je ne suis pas un spécialiste dans le domaine de l’agriculture, mais je sais reconnaître un fin renard en politique. Surtout lorsqu’il approche du poulailler en disant tant et si bien ne vouloir que votre bien. Si les gens qui travaillent et vivent chaque jour la terre, les agriculteurs et agricultrices, se levaient et d’une seule voix réclamaient la fin de ce régime, j’écouterais. Mais devant maître Mulroney, je reste suspect.
Car Brian est devenu le porte-voix de ceux qui ont déjà toutes les tribunes. Sa voix porte et ouvre des portes qui restent closes le reste du temps pour les gens comme vous et moi. Et derrière ces grandes portes, il se discute de grosses affaires auxquelles vous n’êtes pas invités. Vous êtes priés de rester à vos places dans la salle pendant que l’histoire s’écrit en coulisses.
Le sort des agriculteurs en bottes à vache assis sur leurs tracteurs est décidé par des investisseurs aux souliers vernis, bien assis dans une chaise zéro-gravité d’un bureau climatisé. À travers les fenêtres de leurs multinationales, ils ne voient pas les animaux, les humains et la terre. Ils ont les yeux rivés sur les colonnes de chiffres et les graphiques de leurs écrans. Ils sont dans la stratosphère des actionnaires.
Et si un jour ils mettent le pied sur une ferme, ce sera pour mieux l’écraser. Et ensuite, l’acheter à meilleur prix.