9 octobre 2014 - 00:00
La Grande Guerre (1) Par Albert Rémillard Membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe
Par: Le Courrier
Quartiers généraux de Valcartier en 1915 Photo Centre d’histoire CH324

Quartiers généraux de Valcartier en 1915 Photo Centre d’histoire CH324

Quartiers généraux de Valcartier en 1915 Photo Centre d’histoire CH324

Quartiers généraux de Valcartier en 1915 Photo Centre d’histoire CH324


Pourquoi y a-t-il eu la guerre?

Avant 1914, de plus en plus d’Européens vivent de mieux en mieux, car il y a beaucoup d’inventions : cafés, spectacles, voitures, avions, loisirs, bals… Cette période est appelée la Belle Époque. Les pays d’Europe se jalousent, car il y a plein de nouvelles inventions et des grandes puissances se partagent le monde, empires coloniaux anglais et français, les autres se partageant les miettes.

Les puissances jouent à celui qui sera le plus fort. De nombreux pays sont des royaumes, les rois aussi se jalousent.

La France, elle, veut se venger de l’Allemagne et récupérer l’Alsace et la Lorraine, car l’Allemagne lui avait pris ces territoires en 1871 par la guerre franco-prussienne de 1870.

L’Europe est une poudrière, il ne manque qu’une étincelle pour que la guerre éclate. Cette étincelle survient à cause de l’assassinat, à Sarajevo, de l’archiduc François-Ferdinand de Hasbourg, neveu de l’empereur d’Autriche, par un étudiant serbeGavrilio Princip. Pour enquêter sur cet attentat, l’Autriche-Hongrie veut envoyer des policiers en Serbie. C’est un petit pays qu’elle n’aime pas. La Serbie refuse. L’Autriche-Hongrie menace de déclencher une guerre et elle lui envoie un ultimatum. Cela va déclencher, sans vraiment le vouloir, une guerre mondiale par le jeu des alliances. En effet, la Russie est l’alliée des Serbes et menace à son tour les Autrichiens. Mais les Allemands veulent défendre les Autrichiens. La France alliée des Russes va s’opposer à l’Allemagne. La machine de guerre est lancée en Europe en moins d’un mois.

La mobilisation en France

Le dimanche 2 août 1914, le tocsin retentit dans tous les villages et dans toutes les villes de France. Tout le monde se précipite pour voir les affiches de mobilisation. Tous les hommes de 20 à 48 ans doivent laisser leur travail et ils doivent rejoindre les casernes pour partir à la guerre. Ils partent en train ou à pied au front à l’est de la France.

Les chevaux sont confisqués pour servir à l’Armée. En France, l’Armée est passée de 880 000 à 3 500 000 hommes après la mobilisation.

Dans les campagnes, ce sont les moissons. Il y a beaucoup de travail. Les femmes vont se retrouver toutes seules à s’occuper des fermes et des enfants. Il existe des lettres de certaines mairies qui donnent la liste des femmes les plus méritantes.

Beaucoup de ces hommes qui partent pensent qu’ils reviendront pour Noël. Certains partent la fleur au fusil, surtout dans les villes. En campagne, le moral est plus triste. Les soldats ne savent pas ce qui les attend.

La réponse du Canada

Lorsque la Grande-Bretagne a déclaré la guerre à l’Allemagne le 4 août 1914, c’est tout l’Empire britannique qui a été entraîné dans ce conflit, y compris le Canada et Terre-Neuve.

D’un bout à l’autre du Dominion du Canada, les hommes ont afflué vers les postes de recrutement. En l’espace de deux mois, la Milice du Canada est passée de 3 110 membres avant la guerre à un effectif de 33 000 hommes. Ils forment le premier contingent du Corps expéditionnaire canadien. Beaucoup de ces hommes étaient des immigrants britanniques récemment arrivés au pays ou des Canadiens de naissance ayant des origines britanniques, mais leur nombre comptait également plus d’un millier de Canadiens français, de nombreux Autochtones et des immigrants d’autres provenances, alors qu’environ 2 500 femmes se sont portées volontaires pour devenir infirmières de guerre. Se joignent à eux les « Blue Puttees », un contingent de 500 soldats de Terre-Neuve, une colonie britannique distincte avant son annexion au Canada en 1949.

Le plus important convoi à n’avoir jamais traversé l’Atlantique à ce moment-là part pour l’Europe le 3 octobre 1914. Des dizaines de milliers de pères, de fils, d’époux et de frères empruntèrent la passerelle bordée de câbles de navires en acier qui les emmenèrent en Angleterre, de même que 7 000 chevaux, des munitions et des provisions.

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