« Depuis le 1er janvier, on a reçu plus de 130 personnes qui nous ont fait part de leur détresse vis-à-vis de cette augmentation. Pour un loyer de 1000 $, l’augmentation est estimée à environ 45 $ par mois, une majoration que les locataires trouvent élevée. De notre côté, on essaye de guider les locataires et de leur faire savoir qu’ils ont tout à fait le droit de ne pas accepter une augmentation qu’il trouve abusive. On les invite aussi à demander aux propriétaires de la justifier », souligne Pier-Alexandre Nadeau-Voynaud, conseiller en défense des droits en matière de logement chez Logemen’mêle.
Il ajoute que, dans un contexte d’inflation généralisée, l’organisme maskoutain tente du mieux qu’il peut de rappeler aux propriétaires et aux locataires qu’ils ont certes des obligations à respecter, mais aussi des droits. Les services offerts par Logemen’mêle sont gratuits et varient entre consultation, éducation et information pour tout ce qui est lié aux démarches visant à améliorer leurs conditions en logement.
M. Nadeau-Voynaud constate que les locataires encaissent parfois le coup et se retrouvent dans l’obligation de payer la majoration du coût de leur loyer en raison de la crise du logement qui sévit à Saint-Hyacinthe et ses environs. « Actuellement, il est très difficile de dénicher un toit à cause de la pénurie de logements que connaît Saint-Hyacinthe et les régions avoisinantes. Les personnes vulnérables qui ont eu du mal à trouver un logement après une longue attente se sentent obligées d’accepter cette majoration à tout prix pour ne pas se retrouver à la rue. »
Du côté de l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de la Montérégie-Est, la situation est tout aussi criante. Depuis l’annonce du TAL, les appels téléphoniques se multiplient et une vague d’inquiétude se fait sentir. « Dernièrement, on a reçu beaucoup d’appels de gens qui se plaignaient de cette hausse. Notre rôle, c’est de les guider pour une meilleure compréhension de cette augmentation et de leur expliquer comment la calculer », a indiqué Sophie Dulude, directrice générale à l’ACEF Montérégie-Est.
Mme Dulude rappelle qu’il s’agit d’une augmentation moyenne. Le taux de 4 % annoncé est donc une simple estimation qui peut varier d’un logement à l’autre selon les dépenses engendrées par le propriétaire.
« Des locataires considèrent que cette hausse est trop élevée, mais ils doivent savoir qu’ils ont tout à fait le droit de contester et qu’ils peuvent demeurer dans leur logement. Une augmentation de loyer, ça se négocie, ce n’est pas parce que le propriétaire donne un certain pourcentage que le locataire est obligé d’accepter. Ce qu’on propose aux gens, c’est de voir si cette hausse est justifiée. Le locataire peut à son tour proposer au propriétaire un ajustement de loyer qu’il trouve raisonnable par rapport aux prix du marché. »
Elle précise également qu’il est préférable de toujours commencer par des négociations avec le propriétaire pour arriver à une entente avant de refuser systématiquement et de contester auprès du TAL.