Le 3 décembre avait lieu la collecte du Grand Partage maskoutain. Des hommes et des femmes, accompagnés de leurs enfants et de leurs adolescents, parcouraient les quartiers de la ville pour venir à votre porte. Vous leur avez répondu. Qu’avez-vous fait? Vous avez donné à votre prochain. Mais avez-vous seulement donné à autrui? Attardez-vous à ce que vous avez produit en vous.
Voilà ce qu’est la magie de Noël, ce que l’on peut toutes et tous faire de plus beau. C’est une action, simple, mais de la plus grande importance non pas par le poids du don matériel qu’elle produit, mais par la haute valeur collective qu’elle incarne. Car la charité vous rend humain et vous redonne toute la dignité que vous êtes capable d’avoir par la moindre estime que vous portez à votre prochain. Comment? En donnant. Non pas seulement avec votre tête ou par habitude, en donnant avec votre cœur. Ce sera un geste infime dans son apparence, mais infini dans sa portée, car ce geste porte une grande idée, l’idée de la bonté.
J’aimerais, comme moi, que vous leviez les yeux pour regarder cette charité, de reconnaître en elle une des plus fortes réalisations de la magie de Noël. Je voudrais que vous recherchiez dans les prochains jours ce visage et que vous aidiez à ce qu’il se manifeste. La magie de Noël, je le dis et c’est un truisme, n’est pas seulement dans les films, les séries, les histoires, même si vous pouvez également l’apercevoir dans les meilleurs contes, ceux que vous vous racontez depuis des siècles et qui nous émeuvent.
Vous voyez alors dans ces histoires, reprises dans les films, les livres, les séries, ce qu’est la magie de Noël : ni lumière ou étincelle, repas, bonhomme ou musique, mais la lumière dans l’âme du nécessiteux qui reçoit un panier de victuailles, l’étincelle dans le regard de l’enfant sous tutelle qui reçoit un cadeau, le repas que vous partagez avec des inconnus qui ne sont plus des étrangers, le bonhomme que la mère et le père font avec leurs enfants, même si tous les deux luttent pour leurs conditions d’emploi et leur santé, et enfin cette musique qui n’est autre que la grande musique de la joie et de l’espérance en ce que l’humain a de plus beau et, avouons-le, qui est proprement magique.
Levez les yeux et reconnaissez comme moi la magie de Noël en faisant en sorte qu’elle s’étende au-delà d’une seule saison, qu’elle n’ait pas à porter nécessairement un manteau rouge et un chapeau pointu avec des étoiles. Que la charité sans religion, pure parce qu’humaine, se voit dans le miroir que vous regarderez en face dès maintenant. Si vous observez attentivement, et avec votre cœur, le reflet que vous verrez, ce sera peut-être la charité, et alors oui, quand vous donnerez, vous exaucerez cela que vous n’aurez plus à chercher ailleurs : vous l’avez trouvée, la grande, la belle, la pure magie de Noël.
Philippe Girard, Saint-Hyacinthe