15 mars 2012
Liberté
La manne anticipée
Par: Martin Bourassa
Notre récente manchette sur la possibilité que l'usine Liberté de Saint-Hyacinthe hérite l'an prochain de la production des yogourts Yoplait actuellement fabriqués à Granby en a fait saliver et rêver plus d'un. Et pour cause.

Notre récente manchette sur la possibilité que l’usine Liberté de Saint-Hyacinthe hérite l’an prochain de la production des yogourts Yoplait actuellement fabriqués à Granby en a fait saliver et rêver plus d’un. Et pour cause.

Il faut savoir que cette éventualité viendrait avec des investissements considérables — certaines sources parlent même d’un montant dans la centaine de millions- et des emplois additionnels encore difficiles à chiffrer pour l’instant.On peut en prévoir facilement quelques dizaines, si on considère qu’ils sont actuellement 300 syndiqués à l’usine Ultima de Granby et qu’un transfert de production se traduirait par un chiffre d’affaires accru de 165 M$ pour l’usine Liberté.De mémoire de rédacteur en chef, je n’ai pas souvenir d’une nouvelle économique de si grande envergure pour l’économie maskoutaine. Cette nouvelle est encore écrite au conditionnel cependant, car les responsables de Liberté et du CLD marchent visiblement sur des oeufs dans ce dossier. Ils ne veulent pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, et encore moins créer de fausses attentes. On les comprend.Cela dit, on ne peut pas nier la réalité pour autant et ne pas voir les ficelles qui commencent à s’attacher ici et là. Les astres semblent bien alignés.La multinationale Yoplait a d’abord acquis les actifs et la marque Liberté en décembre 2010, mettant la patte du même coup sur l’usine ultramoderne de Saint-Hyacinthe.Puis, l’automne dernier, Yoplait a dénoncé le contrat de franchisage qui la lie depuis 42 ans à l’usine Ultima (Agropur et Agrifoods) de Granby jusqu’en septembre 2013, ce qui a semé la consternation chez nos proches voisins. Des procédures entre les deux anciens partenaires sont en cours, mais le divorce semble officiel.Yoplait s’est bien gardée de dire ce qu’il adviendrait de sa production à cette date, mais il y a fort à parier qu’elle continuera à brasser des affaires et des yogourts au Québec. Dans ces circonstances, il est donc tout à fait logique de penser que Yoplait cherchera d’abord à rentabiliser au maximum ses propres usines, ce qui facilitera d’autant toutes ses décisions d’affaires en éliminant les intermédiaires.C’est ce que je ferais en tout cas. Pas besoin de MBA pour comprendre ça!Et si les dirigeants de Yoplait pensent comme moi, il y a fort à parier qu’il y aura des développements au cours des prochains mois à Saint-Hyacinthe.Je doute que Liberté ait la capacité technique et humaine de répondre à la commande de Yoplait du jour au lendemain, sans préparation préalable. On aura sûrement besoin d’espace et d’équipements supplémentaires. Il faudra donc préparer le terrain.On devrait donc avoir une bonne idée de ce qui nous pend au bout du nez d’ici peu.Pour l’instant, il est quand même permis de rêver un peu. Oui juste un peu à ce qui pourrait bien être l’investissement industriel le plus important à Saint-Hyacinthe depuis belle lurette. Ça me donne presque envie de commencer à manger du yogourt, c’est bien pour dire!

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