Pis la tête avec! Ah oui, on pouvait être fiers de cette magnifique et historique marche pour le climat initiée par les jeunes. Le peuple québécois est descendu massivement dans la rue et massivement est ici un bien petit mot.
De Gaspé à Gatineau, en passant par Saint-Hyacinthe, il s’est déplacé deux fois plus de gens que dans tout le reste du Canada. Même quand il est question de climat, on dirait qu’il y a deux pays dans ce pays-là!
Nous pouvons donc être fiers de cette mobilisation distincte, fiers que devant la crise, le Québec en criss marche fermement en souriant. Fiers de cette jeunesse mêlée à la sagesse, étudiants, ouvriers ou retraités, femmes, hommes, riches ou pauvres formant une catalogne francophone, anglophone et autochtone métissée serrée autour d’un objectif commun. Oui, ce peuple québécois était beau à voir.
Bon, y a un autre côté du peuple… qui a pas aimé ça. Ah non, lui, les manifestations, ça le dérange. Surtout en semaine. Chiquant toujours la même guenille, il chiale les bras croisés sur son clavier en s’enfonçant la tête dans le sable bitumineux, laissant son popotin affronter le destin.
Y a un côté de nous qui veut avancer pendant que l’autre fige. Pas pour rien que des fois, on a l’impression de tourner en rond. Ça prend un bon élan pour briser ça. Mais là, on dirait bien que ce qui nous manquait si cruellement depuis un long moment, le bel élan, est bel et bien là.
Pis l’élan d’une masse en marche, c’est entraînant. Une masse critique, une fois lancée, c’est impossible à arrêter. Oui, devant le défi qui nous attend, la marche est haute, mais dans notre histoire, nous avons prouvé qu’une fois en mouvement, notre « petit peuple » peut devenir un géant.