La première chronique de l’année est souvent la plus difficile à écrire.
Parce qu’il ne s’est encore rien passé dans l’actualité de l’année neuve et que tout ce qui est arrivé avant le 31 décembre dernier est devenu tellement 2013… MMA, Mégantic, l’inversion du pipeline d’Enbridge, le moratoire sur les gaz de schnoutte ou le très important rapport du GIEC, malheureusement passé sous le rouleau compresseur médiatique combiné des Rob Ford et Miley Cyrus… j’aurais comme l’impression de vous parler d’un autre siècle. Tellement, que je suis forcé de parler météo, sujet banal s’il en est un. Mais pas tant que ça, me dis-je, en déversant un énième bidon de lave-glace dans mon véhicule. Cimonacski! Récemment, j’ai passé d’innombrables heures derrière un volant à jouer à « cherchons la route dans la poudrerie », «à la queue-leu-leu derrière la saleuse » et « roche-papier-verglas-grésil ». Ailleurs aussi, les conditions climatiques extrêmes et imprévisibles se multiplient et la consolation c’est qu’ici nous sommes mieux équipés pour y faire face. En surface. Parce que dans le fond, nous sommes encore aux prises avec un gouvernement fédéral qui nie les changements climatiques, fait la part belle aux pétrolières et la sourde oreille aux scientifiques en plus d’espionner 900 groupes écologistes comme s’ils étaient une menace pour notre sécurité, mais ce même gouvernement juge trop coûteux d’inspecter les trains transportant du pétrole dans nos villes. Mieux encore, Chuck Strahl, l’ancien député conservateur à la tête des espions canadiens est aussi… lobbyiste pour Enbridge. Ça ne s’invente pas. Au provincial, nos bleus ne sont pas plus verts. Forons, forons, forons, dès aujourd’hui, les solutions c’est pour demain et après-demain chantent en choeur les pleurines du patronat dans les pages des grands quotidiens. En attendant, je déglace mon pare-brise en me disant que jaser météo, dans le fond, ça repose de la politique.