20 octobre 2022 - 07:00
La Moisson maskoutaine fête ses 20 ans
Par: Adaée Beaulieu
Claudine Gauvin a reçu un vibrant hommage lors de la soirée en l’honneur des 20 ans de La Moisson maskoutaine. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Claudine Gauvin a reçu un vibrant hommage lors de la soirée en l’honneur des 20 ans de La Moisson maskoutaine. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Ce sont plus de 150 personnes qui étaient réunies au Vignole Château Fontaine, le 28 septembre, pour célébrer le 20e anniversaire de La Moisson maskoutaine. L’événement a aussi été l’occasion de rendre hommage à Claudine Gauvin, qui a été directrice de l’organisme pendant 18 ans et qui a pris sa retraite en pleine pandémie en septembre 2020, par le biais de photos et de témoignages vidéo.

Mme Gauvin a raconté au COURRIER que l’organisme a été créé au bon moment puisqu’au début des années 2000, la sécurité alimentaire était un enjeu phare, même sur la scène internationale. Les gouvernements ont donc commencé à investir pour assurer la sécurité alimentaire et c’est pourquoi l’organisme a bénéficié d’une première subvention du gouvernement du Québec de 20 000 $. « Nous étions dans l’air du temps », a déclaré l’ancienne directrice générale.

Toutefois, tout était à faire. « Nous sommes partis de rien », a affirmé Mme Gauvin, qui considère que c’est l’appui de l’ensemble de la population maskoutaine qui a fait la différence. C’est Centraide Richelieu-Yamaska qui a initié les rencontres entre les différents intervenants du milieu en 2002. Parmi ceux-ci, on trouvait les organismes communautaires, la Ville de Saint-Hyacinthe, le CLSC des Maskoutains, l’Évêché de Saint-Hyacinthe et les représentants des guignolées de paroisses. Les épiciers ont aussi rapidement fourni leurs surplus alimentaires. Les communautés religieuses et les entreprises ont également apporté leur contribution. Comme l’a mentionné le nouveau président du conseil d’administration depuis avril, Stéphan Hébert, l’organisme était avant-gardiste en matière de réduction du gaspillage alimentaire.

Évolution

Selon Claudette Gauvin, c’est l’augmentation exponentielle des dons au fil des années qui caractérise le mieux l’évolution de La Moisson maskoutaine. Aujourd’hui, ce sont plus de 450 000 kilos de denrées alimentaires qui sont distribués annuellement aux personnes en situation de précarité, soit cinq fois plus qu’en 2002. D’ailleurs, le seul organisme reconnu dans la région pour la collecte et la redistribution de denrées à 14 organismes a déménagé à deux reprises en raison du manque d’espace, et ce sera sûrement encore le cas dans les prochaines années. D’abord installée dans une ancienne épicerie sur la rue Sicotte, La Moisson maskoutaine a ensuite utilisé, un après l’autre, les locaux d’anciens garages, sur les rues Brunette Est et Saint-Charles.

Une augmentation marquante peut aussi être constatée du côté des groupes de cuisines collectives. Un seul a été formé à Saint-Pie au départ en 2006 et on en comptait 32 en 2019.

Défis et projets

Pour l’actuelle directrice générale, Caroline Richard, qui est en poste depuis seulement deux ans, les défis sont grands, mais de nombreux projets seront mis en place dans les prochaines années pour y faire face. « L’avenir s’ouvre sur de nouveaux et de grands projets. Je souhaite apporter à La Moisson un nouveau souffle qui lui permettra de grandir encore et encore dans la mission qui lui est confiée », a-t-elle déclaré lors de son allocution.

Le défi le plus important est celui de l’inflation qui a apporté une hausse de 40 % des demandes puisque même les gens qui travaillent n’arrivent pas à joindre les deux bouts, selon M. Hébert.

Claudine Gauvin se demande si les épiceries vont effectuer du rationnement dans l’envoi de nourriture. Les aliments affichés à 50 % réduisent aussi les surplus, selon Mme Richard. Pour l’instant, la population est généreuse, mais les besoins seront de plus en plus grands. L’organisme prévoit de distribuer plus de 1000 paniers de Noël. Mme Richard invite donc la population à être encore généreuse lors du Grand Partage maskoutain qui approche à grands pas et aussi tout au long de l’année.

Un autre défi est le résultat de la pandémie qui a fait reculer l’organisme de dix ans en arrière en matière de préservation de la sécurité alimentaire, notamment avec l’interruption fréquente des ateliers de cuisines collectives, selon Mme Gauvin.

« Il va falloir se trouver de nouvelles façons de travailler. Il faut être créatifs et proactifs. J’ai une équipe extraordinaire et nous allons trouver des solutions pour contrer cette insécurité-là », a conclu Mme Richard lors de son entretien avec LE COURRIER.

Pour soutenir La Moisson maskoutaine, vous pouvez aller porter vos surplus alimentaires sur place au 2540, rue Saint-Charles.

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