De 2 % en 2015, la croissance du PIB passerait à 3 % cette année et ensuite à un appréciable 4 % en 2017, des pourcentages identiques à l’ensemble du Québec. Une « bonne amélioration » par rapport aux années précédentes, indique Chantal Routhier, économiste chez Desjardins. Difficile cependant de prédire si Saint-Hyacinthe suivra la moyenne montérégienne, précise-t-elle.
La réalité économique de la région maskoutaine est en effet particulière par la prédominance du secteur primaire, mais lorsqu’on compare quelques-uns de ses indicateurs économiques avec le reste de la Montérégie, la MRC des Maskoutains semble être tout à fait dans la moyenne.
En 2014, le revenu disponible par habitant a atteint 25 166 $, contre 26 114 $ en moyenne pour toutes les MRC de la région, soit un écart de 3,8 %. La croissance de ce même indicateur, à 1,7 % entre 2009 et 2014, dépasse même légèrement la moyenne. Quant aux taux des travailleurs (catégorie 25 à 64 ans) en 2014, il est exactement dans la norme à 77,5 %. Bref, la MRC se classe somme toute dans la moyenne montérégienne. Des performances qui n’ont rien de spectaculaires, mais qui sont le signe d’une « économie diversifiée, ce qui atténue les pics de croissance », analyse Chantal Routhier.
L’étude régionale de Desjardins cite aussi plusieurs exemples de projets jugés structurants qui, par les investissements qu’ils impliquent, donnent des indicatifs positifs pour le développement économique régional.
Parmi eux, le seul sur le territoire de la MRC des Maskoutains qui est mentionné est le projet de centre de congrès mené en partenariat par la ville de Saint-Hyacinthe et les Centres d’Achats Beauward.
Une population en hausse, mais vieillissante
Au plan démographique, la Montérégie continue de croître lentement mais sûrement, avec un taux avoisinant le 1 % pour les années à venir. En 2017, elle devrait compter près de 1,56 million d’habitants et rester ainsi la deuxième région la plus populeuse au Québec après Montréal. La MRC des Maskoutains, avec ses 86 463 habitants, a cependant affiché une croissance démographique entre 2010 et 2015 sous la moyenne, avec 0,4 %.
Même s’il y aura un peu plus de Montérégiens et de Maskoutains dans un avenir rapproché, ils ne pourront pas contrer la baisse de l’indice de remplacement, remarque Chantal Routhier. « Ça signifie que la cohorte des 20 à 29 ans n’est pas suffisante pour remplacer la main-d’oeuvre qui part à la retraite », explique-t-elle, ajoutant que l’indice pourrait continuer à chuter jusqu’à 74,4 % en 2021, soit davantage qu’ailleurs au Québec. L’indice idéal, à 100 %, signifierait que la catégorie d’âge qui entre sur le marché du travail est égale à celle qui quitte pour la retraite. Cette réalité n’épargne pas le secteur agricole, où la relève demeure une denrée rare.
L’avantage de cette situation est que le taux de chômage en Montérégie devrait rester bas, passant de 6 % actuellement à 5,6 % en 2017, selon les prévisions.
Les prochaines années seraient favorables au secteur manufacturier, dû à la conjoncture américaine et à la faiblesse du huard, tout comme le secteur des services, en raison de l’accroissement démographique et de la hausse du revenu disponible des ménages, avance l’étude.