Les maires ont adopté une stratégie de lutte contre la pénurie de logements qui se décline en trois axes, soit la protection et le développement de logements abordables, l’accompagnement des municipalités et la sensibilisation de la population ainsi que la mise en place d’un leadership concerté.
« Ce sont des actions prioritaires qu’on peut mettre en place dès maintenant en attendant d’élaborer une politique régionale qui visera le moyen et le long terme », lance la directrice générale adjointe de la MRC des Maskoutains, Jessica Marion.
Après avoir reçu un état de situation du logement dans la région, rédigé par un professeur d’université, la MRC des Maskoutains a formé un comité de travail Habitation. En plus de présenter des constats peu tendres envers la gestion de la crise du logement par la MRC et les municipalités, l’étude avait conclu qu’une crise du logement s’est installée durablement sur le territoire de la MRC.
Les membres du comité ont relevé d’autres constats complémentaires à l’étude. Entre autres, le partage de données au niveau des logements est déficient entre les différents intervenants du territoire. On relève aussi que les municipalités ont des pouvoirs à leur disposition et des outils en matière d’habitation, mais que la majorité d’entre elles ne possèdent pas les ressources nécessaires pour les mettre en application. Également, les données au niveau de la vacance des logements sont inexistantes.
Identifier des pistes de solution
La stratégie de lutte contre la pénurie de logements se veut donc une mesure temporaire s’étalant sur une période de deux ans. Au terme de cette stratégie, la MRC des Maskoutains adoptera une Politique régionale en habitation. Le comité Habitation deviendra permanent en présidant au minimum trois rencontres par année.
« À la MRC, on ne peut pas faire la réglementation à la place des municipalités. On veut les accompagner, voir jusqu’où elles sont à l’aise de réglementer et leur proposer des options. On aura aussi à faire d’autres portraits d’ici l’adoption de la politique régionale, comme les ressources en eaux ou le potentiel de développement de chaque municipalité. Ça va être beaucoup plus concret. Ce qu’on veut, c’est un aménagement concerté régionalement », poursuit Mme Marion.
Par exemple, le plan d’action permettra d’identifier les mesures qui peuvent être mises en place pour protéger les logements existants et optimiser l’utilisation du territoire, comme une taxe sur les terrains sous-utilisés à des fins résidentielles, une taxe sur les logements vacants ou encore des règlements sur les démolitions et l’entretien d’immeuble. Il pourrait aussi y avoir des primes de densité, des exonérations de redevances au développement ou encore des règlements d’inclusion de logements abordables.
« Lorsque des projets seront présentés à des municipalités, elles ne seront pas tenues de les partager avec le comité, mais elles seront encouragées à le faire. Idéalement, on voudrait que la MRC devienne le centre d’expertise en matière d’aménagement et d’habitation. Il est certain qu’on voudrait qu’elles se réfèrent à nous. »