16 février 2023 - 07:00
Achat de la Place Consumaj
La MRC des Maskoutains confirme son départ du centre-ville
Par: Sarah-Eve Charland
La MRC des Maskoutains a autorisé la promesse d’achat sur le bâtiment du boulevard Laframboise afin d’y déménager son siège social. Photothèque | Le Courrier ©

La MRC des Maskoutains a autorisé la promesse d’achat sur le bâtiment du boulevard Laframboise afin d’y déménager son siège social. Photothèque | Le Courrier ©

La MRC des Maskoutains va de l’avant avec l’achat d’un bâtiment sur le boulevard Laframboise à Saint-Hyacinthe. Les élus ont autorisé la promesse d’achat et le règlement d’emprunt, non sans une certaine résistance de citoyens et de deux maires.

La décision de déménager le siège social de la MRC a enflammé les débats à la séance ordinaire du conseil des maires du 8 février. Plusieurs citoyens sont venus remettre en question l’achat du bâtiment qui se fera au coût de 6 M$. Ce nouveau prix fera l’objet d’une promesse d’achat en se basant sur l’évaluation agréée commandée auprès de Sylvestre Leblond et Associés.

Selon le scénario d’un achat au prix de 6,2 M$, le coût annuel, en incluant les frais d’entretien, s’élèverait à 459 000 $ sur une période de 20 ans. La MRC récolterait 211 000 $ en revenus de loyer annuel de la boutique pour animaux Mondou, du restaurant Casa Flora et d’une entreprise spécialisée en informatique. Le bâtiment actuel au centre-ville représente des frais annuels de 184 000 $. Le scénario établi selon le nouveau prix, légèrement plus bas, n’a pas été dévoilé en séance ordinaire.

Selon nos recherches, le bâtiment situé au 3255-3275, boulevard Laframboise avait été mis en vente à deux reprises. Une première fois de janvier à l’été 2021, les propriétaires demandaient 6,9 M$. Et d’octobre 2021 à mars 2022, le bâtiment était en vente à 6,4 M$.

Plusieurs citoyens ont questionné les élus sur la nécessité de faire cet achat en période d’inflation, surtout à l’ère du télétravail. Le directeur général de la MRC, André Charron, a souligné qu’une politique permettait aux employés de faire du télétravail, mais que très peu s’en prévalaient. En plus de rappeler l’étroitesse des locaux actuels pour une cinquantaine d’employés, il a aussi souligné que le bâtiment était difficile d’accès pour les personnes à mobilité réduite. Notamment, le maire de Sainte-Hélène-de-Bagot, Réjean Rajotte, se déplace en fauteuil roulant.

Une citoyenne s’est aussi interrogée sur les raisons qui ont poussé le conseil des maires à rejeter la Maison Benoit Benoit telle que proposée par le conseiller municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe, Jeannot Caron. « On a fait 16 visites de bâtiment au total. À la Maison Benoit Benoit, il y avait plusieurs racoins. Ce n’était pas fonctionnel et c’est désuet. Ça aurait coûté beaucoup plus cher que 6 M$ en rénovation et en agrandissement », a répondu M. Charron.

Plusieurs citoyens se sont aussi inquiétés d’une possible contamination du sol en raison de la proximité d’une station-service. Bien que les élus aient exclu d’emblée une inspection du sol avant la séance du conseil, ils ont acquiescé à la demande des citoyens en ajoutant une condition à la promesse d’achat qui contenait déjà une condition à l’inspection du bâtiment. Les maires ont aussi intégré à la résolution un engagement de la MRC d’évaluer toute possibilité de retour au centre-ville si une opportunité se présente, comme l’a demandé la Ville de Saint-Hyacinthe.

Le bâtiment au centre-ville sera mis en vente après le déménagement. « Il y a déjà des acheteurs sérieux pour acquérir le bâtiment au centre-ville. La bâtisse ne restera pas vide », a assuré le préfet de la MRC, Simon Giard.

Deux maires en désaccord

Deux maires se sont opposés à l’adoption de la résolution, dont le maire de Saint-Valérien-de-Milton, Daniel Paquette. Le maire de Saint-Pie, Mario St-Pierre, n’a pas caché les raisons de sa dissidence.

« Monsieur le directeur, vous dites que les employés mangent à leur bureau, mais moi aussi, je le fais quand je travaille. On s’en va vers une récession et on va venir l’amplifier. Ce bâtiment a été évalué en période d’inflation. Je ne conteste pas l’évaluation de la firme Sylvestre Leblond et Associés, mais je crains qu’avec la future évaluation foncière, le bâtiment perde de la valeur », a mentionné M. St-Pierre.

Ce dernier a aussi dénoncé les dispositions réglementaires qui empêchent la MRC de soumettre le règlement d’emprunt à l’approbation référendaire. Alors que ces deux maires ne représentaient que trois votes sur l’ensemble du conseil, la résolution a donc été adoptée à la majorité. Les conseillers régionaux ont aussi adopté un règlement d’emprunt de 6,6 M$.

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