Une résolution concernant une promesse d’achat de 6,2 M$ était prévue à l’ordre du jour de la séance du conseil du 18 janvier. Le point a été reporté à la prochaine séance puisque le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a exigé une évaluation agréée avant d’autoriser le règlement d’emprunt du même montant que la promesse d’achat. Les conclusions de cette évaluation demeureront confidentielles, au moins jusqu’à la prochaine séance du conseil des maires. La firme Sylvestre Leblond et Associés de Saint-Hyacinthe a obtenu le mandat d’évaluer le bâtiment.

« Il n’y a rien de concrétisé. Si l’évaluation agréée est près ou plus haut que le prix du vendeur, on va de l’avant. Si elle sort un ou deux millions plus bas, on oublie ça et on reste où on est », affirme le directeur général de la MRC, André Charron.

La démarche de déménagement découle d’un diagnostic organisationnel réalisé il y a un an et demi. On y concluait que les locaux actuels et les cases de stationnement étaient insuffisants pour le nombre d’employés. L’immeuble sur l’avenue du Palais profite de 15 cases de stationnement. En date du 19 janvier, la MRC comptait 51 employés. Et ça ne cesse d’augmenter puisque trois postes sont affichés présentement.

« Notre siège social est beaucoup trop petit pour nos besoins. On manque de place. L’intention était de rester au centre-ville, mais ce qu’on voyait ne convenait pas tout à fait à nos besoins. Et on a eu une opportunité pour le bâtiment sur le boulevard Laframboise », commente le préfet de la MRC des Maskoutains, Simon Giard.

Il reste quelques « devoirs » à faire, ajoute Simon Giard. Entre autres, la MRC doit faire effectuer une inspection du bâtiment, procéder à une vérification diligente et lancer le processus de règlement d’emprunt. Le bâtiment situé au 3255-3275, boulevard Laframboise appartient à Martine Vibert, conjointe de l’homme d’affaires Jean-Denis Major, et à Jean Fontaine, président fondateur de Jefo. Selon le rôle foncier, il est évalué à 3 691 500 $.

Si la transaction s’officialise, le déménagement devrait se dérouler en décembre 2023 ou janvier 2024. Il ne sera pas nécessaire d’effectuer des travaux ou des rénovations avant d’aménager, précise M. Charron. Par la suite, la bâtisse sur l’avenue du Palais sera mise en vente. Aujourd’hui, la valeur de ce bâtiment est de 1 244 600 $.

Quitter le centre-ville

Le bâtiment idéal devait comprendre 12 000 pieds carrés et des cases de stationnement pour tous les employés. Selon M. Charron, toutes les options au centre-ville ont été envisagées. « On a tout fait pour rester au centre-ville. C’était notre but. On a regardé partout. Il n’y en a pas. On a regardé l’idée de reconvertir une église, mais c’était onéreux. On a regardé l’ancien bureau de poste. On tournait en rond. On a demandé à un courtier immobilier de nous sortir certaines options. »

La MRC a donc fait appel à un courtier immobilier, soit Stéphane Arès de Re/Max Renaissance. Le bâtiment n’était pas sur le marché, mais avait déjà été mis en vente dans le passé. Le courtier obtiendra une commission, payée par le vendeur, si la transaction se conclut. Si le tout tombe à l’eau, aucune somme ne lui sera versée.

Dans le bâtiment situé sur le boulevard Laframboise, la MRC occupera le deuxième étage du bâtiment où se trouvent les locaux de Financement agricole Canada. À savoir si les locataires actuels de l’immeuble resteront, la porte-parole de la MRC, Denyse Bégin, a indiqué qu’il était prématuré de répondre à cette question pour le moment.

Le conseiller municipal du quartier Cascades, Jeannot Caron, considère que cette décision vient fragiliser tous les efforts mis en place pour inciter les entreprises à s’installer au centre-ville. « Je trouve cette décision très malheureuse. On donne des subventions pour que les entreprises viennent au centre-ville. Que la MRC s’en aille du centre-ville, ça va à contresens de ce qu’on fait. »

M. Caron a proposé à la MRC de s’installer dans le bâtiment où se trouve le Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe, au 1015, rue Dessaulles. En plus d’être libéré sous peu, le bâtiment se positionne tout près de Saint-Hyacinthe Technopole, ce qui aurait permis d’entretenir une belle synergie, selon le conseiller municipal. Il y aurait eu la possibilité d’agrandir pour obtenir les pieds carrés manquants. « J’ai suggéré des solutions. Ils sont venus visiter le Centre de bénévolat par politesse, mais leur idée était déjà faite », déplore-t-il.

La MRC occupe le bâtiment sur l’avenue du Palais depuis décembre 2003, moment où elle est devenue propriétaire au montant de 530 000 $. En 2004, la MRC des Maskoutains comptait 20 employés. Avant d’acquérir ce bâtiment, les bureaux de la MRC se situaient sur l’avenue Pratte, là où se trouvent les bureaux d’Olymel actuellement. En 1988, sept personnes étaient à l’emploi de la MRC.