26 mai 2022 - 07:00
La Nissan Sentra est-elle une voiture de course?
Par: Marc Bouchard
J’entends d’ici le scepticisme des lecteurs. Depuis quand une berline compacte, pas super puissante, devient-elle une voiture de course? Sachez que tout cela est bien possible et sans trop de difficultés de surcroît.

En fait, chez Nissan, après avoir perdu la Micra, on a choisi la Sentra pour devenir la future voiture de course. Ce qui peut sembler surprenant, pour une voiture dont la puissance maximale est de 149 chevaux. Croyez-moi sur parole, car j’ai pu tester la version de course, et elle est tout simplement étonnante.

D’abord la S

Notre journée d’essai, à la piste ontarienne de Mosport, a débuté par un essai… de la Nissan Sentra d’entrée de gamme, la Sentra S. Affichée à quelque 21 000 $, elle est la plus élémentaire de la famille, offrant le même 4 cylindres 2,0 litres que les autres, mais jumelé à simple boîte manuelle. Précisons quand même qu’elle offre un confort largement suffisant.

Sur les petites routes qui entourent la piste, j’ai donc pu mettre à l’épreuve les accélérations, le freinage, la tenue de route et les changements de vitesse de la version de base. Les résultats ont été meilleurs que dans mes souvenirs. La voiture s’est avérée bien équilibrée, facile à manier et, je le répète, plus confortable que beaucoup de rivales de la même catégorie.

Version de course

Pourquoi j’ai testé la S? Parce que c’est elle qui sert de base à la déclinaison de course. Bien sûr, on la déshabille de l’intérieur, remplaçant suspensions, ordinateur de bord et pneus. Même le système de freinage est emprunté à la Nissan Z.

Dans l’habitacle, un siège de course avec un harnais à 5 points, un volant amovible et une cage de protection viennent compléter l’aménagement, tout cela réalisé par une firme des Laurentides. Quant au moteur et à la transmission, interdiction formelle d’y toucher. Toutes les voitures de course alignées sur la grille ont le même moteur et la même boîte de vitesses que les versions de rue.

En gros, lors des compétitions, tous les pilotes ont, à quelques détails près, la même voiture et c’est une bataille rangée derrière le volant. Ces courses, six fins de semaine par année, sont d’ailleurs disponibles sur la page Facebook de la Coupe Nissan Sentra, et elles sont toujours assez spectaculaires.

Au volant

C’est ici que les choses se corsent puisque Nissan nous a proposé de prendre le volant de la version de course pour quelques tours du circuit de développement de Mosport. Je ne suis pas un pilote de course. Je me débrouille, expérience aidant, sur un circuit, mais je ne me suis jamais frotté à d’autres sur le circuit, et n’ai aucune ambition de le faire. Heureusement, oserais-je vous dire…

Notre Sentra d’essai est une version de présentation. Elle offre deux sièges dans l’habitacle, pour que ma copilote, l’excellente et très patiente Valérie Limoges, puisse prendre place. N’empêche…

Avez-vous déjà tenté de vous glisser à bord d’une voiture de course quand, comme moi, votre silhouette de jeune homme a disparu depuis des années? L’expérience est intéressante. Les pieds d’abord, puis on se laisse doucement glisser en position. Malheureusement, le siège est conçu pour un pilote professionnel, ce qui équivaut à un demi-journaliste. Je ne pouvais donc pas me reposer en entier au fond du siège.

Mieux encore, il a fallu deux personnes pour attacher le harnais… dont les ceintures étaient finalement un peu courtes, resserrant certaines parties de mon anatomie avec insistance. Je n’étais donc pas le plus confortable, d’autant que le casque me serrait les joues, me faisant ressembler à un hamster.

Je n’ai donc pas pu pousser avec autant d’insistance que ce que j’aurais voulu, limité par l’inconfort et mon manque de talent (et non, ce n’est pas une excuse, mais un simple constat). J’ai quand même pu m’émerveiller de la tenue de route exceptionnelle de cette voiture, et de la précision de sa direction.

J’ai aussi pu me battre avec la transmission pour tenter de gagner un peu de temps, sans succès. Mais ce qui étonne, c’est que ces voitures, en piste depuis plus d’un an maintenant, ont toujours le moteur et la transmission de série. Un exemple de résistance et de durabilité.

Pour l’honneur, sachez que j’ai complété mes quatre tours, avec une moyenne de 30 secondes au tour plus lentement que Valérie Limoges lors du premier essai de la journée. Pas de quoi me vanter, évidemment et surtout, pas question de nouvelle carrière pour moi.

Mais pour la Nissan Sentra, le test est éclairant. La petite voiture est résistante, spectaculaire, et sa version de course représente définitivement un vrai défi! Pour moi en tout cas…

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