19 septembre 2013 - 00:00
La « non-rentrée » au Collège Antoine-Girouard (1)
Par: Le Courrier
Détail de la lettre de messire Girouard à Mgr Plessis. (Archives du centre d’histoire de Saint-Hyacinthe)

Détail de la lettre de messire Girouard à Mgr Plessis. (Archives du centre d’histoire de Saint-Hyacinthe)

Détail de la lettre de messire Girouard à Mgr Plessis. (Archives du centre d’histoire de Saint-Hyacinthe)

Détail de la lettre de messire Girouard à Mgr Plessis. (Archives du centre d’histoire de Saint-Hyacinthe)

De 1811 à 1816 : l’école paroissiale

À la une du Courrier de Saint-Hyacinthe, du jeudi 29 août 2013, il est inscrit : « Pour la première fois depuis 1811, aucun élève ne franchira la porte du séminaire ».

Cette phrase a éveillé ma curiosité. Je me suis demandé alors : combien d’élèves ont fréquenté cette institution d’enseignement depuis sa fondation? Voici donc les réponses que j’ai trouvées. Il faut tenir compte ici du volet éducationnel de l’oeuvre de messire Girouard, le Séminaire en tant que corporation civile et ecclésiastique en est détaché, même si la Corporation y a assumé un rôle de premier plan.

De 1811 à 1816 : l’école paroissiale

Messire Antoine Girouard est nommé à la cure de Saint-Hyacinthe en 1805 : très grande paroisse en voie de peuplement, grâce à la bonne administration du seigneur de Saint-Hyacinthe, Jean Dessaulles.

Deux graves problèmes préoccupent messire Girouard : le manque de prêtres et l’absence d’écoles dans sa paroisse. Il ouvre une première école dans sa sacristie en 1809 et l’année suivante dans son presbytère. Et, aussitôt, il entreprend de fonder un collège. Son but premier : préparer des jeunes à l’état ecclésiastique et offrir à tous l’instruction et l’ouverture vers des carrières qu’elle permet. En septembre 1811, il offre aux jeunes de son école la possibilité de commencer le cours classique. Dans une lettre adressée à Mgr Joseph-Octave Plessis, évêque de Québec, messire Antoine Girouard parle de la construction de son collège, il en est au 2 e étage, et il ajoute en post-scriptum : « J’ai onze élèves pour le latin ». C’est cette date que le Séminaire a retenue comme celle de sa fondation. Au cours de cette période, 236 élèves ont fréquenté cette école, le plus haut indice de fréquentation est inscrit pour l’année 1816 avec un nombre de 46 élèves et le plus bas est en date de 1811 avec 11 élèves.

1816 à 1835 : le Collège Saint-Hyacinthe d’Yamaska

Le collège de monsieur Girouard, qui avait été réquisitionné, de l’hiver 1813 à avril 1815, pour loger les troupes devient libre et les élèves peuvent y suivre leurs cours à partir de septembre 1816.

Cependant, au cours de cette période, l’oeuvre naissante connut de graves difficultés financières et de recrutement. En 1821, grâce à l’appui de l’« Association pour faciliter les moyens d’éducation dans la Rivière Chambly » dirigée par le seigneur Charles-Roch de Saint-Ours, qui s’engageait à payer les dépenses pour les études des garçons choisis par des curés de la région des rivières Richelieu et Yamaska, le collège put prospérer. En effet, l’Association délivra au cours de ses huit années d’exercice la somme de 4 500 $, ce qui est considérable à cette époque. Elle aida financièrement trente élèves, parmi lesquels plusieurs eurent une carrière remarquable. Au cours de cette période, 1 638 élèves ont fréquenté le Collège Saint-Hyacinthe, le plus haut indice de fréquentation est inscrit pour l’année 1833 avec un nombre de 170 élèves et le plus bas est en date de 1827 avec 40 élèves.

1835 à 1968 : le Séminaire de Saint-Hyacinthe

En 1823 a lieu la première demande d’incorporation civile du collège. Cette demande fut refusée par le Gouvernement.

Le 30 août 1832, monsieur Girouard décède. Il lègue ses biens à Mgr Lartigue, évêque de Montréal, qui les remettra plus tard à la nouvelle Corporation du Séminaire. La reconnaissance civile fut accordée le 3 avril 1833 par la Chambre d’Assemblée. Le Conseil Législatif l’entérine le 15 août 1834 et finalement la sanction royale est proclamée le 7 janvier 1835. Dorénavant, la désignation officielle sera : « Le Séminaire de Saint-Hyacinthe d’Yamaska ». Mgr Ignace Bourget donne, le 13 juin 1842, au Séminaire de Saint-Hyacinthe d’Yamaska sa Constitution canonique. En date du 16 octobre 1853, l’abbé François Tétreau écrit dans ses chroniques : « Pour la première fois, dans le nouveau collège, je puis aujourd’hui rédiger mes chroniques. […] C’est du 11 courant que nous en avons pris possession. Le départ de la vieille maison a été bien triste. Nous laissons derrière nous bien des souvenirs… ». Beaucoup de changements et d’adaptations dans les disciplines scolaires ont eu cours durant cette période de 133 ans, tout comme dans le domaine institutionnel! Mentionnons : l’affiliation du Séminaire de Saint-Hyacinthe à l’Université Laval de Québec, le 17 février 1880, et à l’Université de Montréal, le 19 janvier 1922; la réforme de l’Éducation au Québec qui a entraîné la création des cégeps, l’abandon du cours classique, etc. Au cours de cette période, 51 570 élèves ont fréquenté le Séminaire de Saint-Hyacinthe, le plus haut indice de fréquentation est inscrit pour l’année 1968 avec un nombre de 880 élèves, alors que le cégep de Saint-Hyacinthe y loge et le plus bas est en date de 1837 avec 150 élèves. Dans le prochain article, nous continuerons l’analyse de la fréquentation scolaire dans cette institution maskoutaine.

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