31 juillet 2014 - 00:00
Complexe Isatis
La nouvelle réalité du privé rattrapele portefeuille des hockeyeurs maskoutains
Par: Maxime Prévost Durand
Plusieurs responsables de ligues de hockey pour adultes maskoutaines appréhendaient l'arrivée du Complexe Isatis à Saint-Hyacinthe, ce projet privé de trois glaces du promoteur Syscomax. Des appréhensions liées aux coûts d'utilisation de la surface glacée, certes, mais aussi quant à l'avenir des ligues déjà existantes. À l'approche de ce changement du public vers le privé, certains acceptent cette nouvelle réalité, alors que la pilule est toujours difficile à avaler pour d'autres.

Un tirage au sort a été réalisé en janvier dernier pour déterminer lesquelles des 26 ligues pour adultes maskoutaines allaient choisir en priorité les heures disponibles au seul aréna public qu’il restera à l’automne 2014, le Stade L.-P.-Gaucher. À ce jour, deux des neuf blocs d’une durée de 1 h 30 n’ont pas trouvé preneurs. Il s’agit de deux blocs débutant à 22 h 30 et se terminant à minuit. Les ligues pour qui ces blocs d’heures disponibles restants ne convenaient pas se sont retournées vers Isatis.

« Ça nous coûtera 650 $ par joueur l’an prochain chez Isatis, indique Martin Cordeau, responsable de la Ligue des professeurs. Le prix comprend 31 matchs, deux arbitres et un marqueur. Cette année, ça nous coûtait 425 $ par joueur pour jouer au Stade C.-A.-Gauvin. » Cela représente une augmentation de 225 $ pour chacun des joueurs de la Ligue des professeurs.Pour une autre ligue maskoutaine, il en coûtera 725 $ par joueur pour une saison de 29 parties, alors que cette année, chaque joueur défrayait 480 $ pour 26 parties. Il s’agit d’une hausse d’environ 7,50 $ par partie par joueur.Pourquoi une différence entre les prix à payer pour la saison 2014-15 entre ces deux ligues? C’est que le taux horaire d’Isatis varie selon les heures d’utilisation. Plus on avance dans la soirée, plus le taux horaire diminue. De 18 h à 21 h 30, ce qu’Isatis appelle communément le « prime time », on parle d’un taux fixé à 350 $ par heure. Par la suite, le taux diminue d’heure en heure jusqu’à minuit, où il est affiché à près de 200 $ par heure.Certes, les ligues devront payer plus cher, mais le responsable de la Ligue des professeurs se fait déjà à l’idée. « C’est certain que c’est décevant parce que ça nous coûtera plus cher, mais une fois qu’on met ça de côté, on est content de pouvoir jouer deux parties dans la même bâtisse le mardi soir », affirme M. Cordeau.Un autre responsable de ligue, qui préfère conserver l’anonymat, déplore que le projet d’Isatis ne corresponde pas exactement à ce qui a été présenté lors d’une réunion d’information tenue en décembre 2012 au Centre des arts Juliette-Lassonde.« Lors de cette rencontre d’information, on nous disait qu’il en coûterait 250 $ par heure, alors que là, on se rend compte en réservant que ça coûtera davantage autour de 300-350 $ par heure en soirée. »En reconsultant le document de présentation remis lors de cette rencontre, on constate qu’il est effectivement question d’un taux de 250 $ par heure en soirée, plus les frais de ligue (arbitres et autres) et les taxes. Le document cible toutefois des plages horaires à partir de 21 h en semaine, soit la fin de la plage « prime time ». Pour les heures les plus convoitées, la simple mention N/A avait été inscrite dans le document en comparaison avec le taux horaire du Stade L.-P.-Gaucher. Ce responsable de ligue croit également que de moins en moins de ligues vont s’autogérer puisqu’Isatis propose ses propres ligues de hockey. « L’avenir nous le dira! »Martin Cordeau s’inquiétait également des intentions d’Isatis vis-à-vis les ligues maskoutaines. « J’ai l’impression qu’ils veulent compétitionner les autres ligues avec les leurs », avait-il affirmé avant de rencontrer Stéphane Malouin, directeur général d’Isatis.Après cette rencontre, le discours s’est voulu plus rassurant. « Il nous a assurés que c’était important pour eux de garder les ligues comme les nôtres, que ce ne serait pas à leur avantage de se mettre les ligues à dos puisqu’ils sont privés. »Selon M. Malouin, qui a rencontré plusieurs ligues pour adultes depuis janvier, deux ligues seulement auraient décidé, après l’avoir rencontré, de ne pas réserver de plage horaire en raison du prix jugé trop élevé. « Au début, les gens étaient plutôt réticents. C’est comme pour n’importe quoi, dès qu’il y a un changement, ça rend les gens inconfortables », a-t-il mentionné, reconnaissant plus tard que « c’était une aubaine » de jouer au hockey à Saint-Hyacinthe par les années passées.Parmi les plages mises à la disposition des ligues, il ne resterait que « des petits trous à droite et à gauche », entre autres le mercredi soir, le samedi et le dimanche.Par ailleurs, la candidature de David Desnoyers a été retenue afin d’assurer le poste de directeur général du complexe d’Isatis à Saint-Hyacinthe. Cet ancien joueur de hockey a notamment évolué avec le Laser de Saint-Hyacinthe au niveau junior majeur.

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