François Legault devrait auditionner pour imiter Lucien Bouchard. Il ferait sensation. J’ai relu son texte sur la « paresse des jeunes » avec la voix de monseigneur Lulu! Du lucide tout craché, pur jus.
Celui qui avait déjà qualifié les cégeps de « maudite bonne place pour apprendre à fumer du pot » se la joue maintenant façon Elvis Gratton: « Les Chinois, ils l’ont l’affaire! » Ben plus travaillants que nos jeunes qui refusent notre beau modèle de réussite ; études à 20 ans, millionnaire à 30, pis infarctus à 40!Ils choisissent la qualité de vie, les petits pouilleux. En fait, c’est la faute des parents, ces traîne-savates qui leur ont donné le farniente et les jeux vidéos en héritage… sans doute pour se faire pardonner de leur consacrer si peu de temps. C’est que papa et maman travaillent si fort. De jour, de soir et les fins de semaine, temps partiel, temps plein, sur appel, pas le temps de faire la belle vie, eux autres. Doivent travailler. Toujours plus. Jusqu’à 65 ans. 70. 75 et encore… Pourquoi? Parce qu’on n’est pas assez productif. Notre pouvoir d’achat décroît sans cesse, alors que le coût de la vie augmente sans arrêt. Pas le choix. Faut travailler plus si on veut acheter plus. Logique, non?Sinon, nous irons tous brûler directement dans l’enfer de l’endettement. Seul le travail peut nous libérer de la dette. Le travail, c’est la liberté. Arbeit macht frei. En fait, nous ne serons jamais assez productifs. Dans le système actuel, il nous faudra toujours travailler plus. Mais expliquer pourquoi demande plus d’efforts que d’utiliser le premier cliché venu. On ne bâtit pas une politique d’État sur un préjugé simpliste comme les jeunes sont des paresseux. La vraie paresse est d’abord intellectuelle.Un effort mon François. Travaille.