Même que cette renaissance s’annonce divertissante au possible compte tenu des propriétaires qui sont aux commandes de la nouvelle équipe qui portera le nom de Bataillon. Avec Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, deux anciens joueurs des Canadiens, elle devrait avoir les moyens de ses ambitions.
Nos deux joyeux lurons connaissent la game. Ils ont des contacts et voudront être rapidement compétitifs. Les deux amis qui ont créé le buzz en lançant leur balado de hockey La Poche Bleue pendant la pandémie ont maintenant le grand avantage d’avoir la poche pleine, un prérequis pour faire du hockey.
Selon un article de La Presse datant du mois d’août dernier, la franchise de baladoémissions sportives La Poche Bleue a été vendue à la plateforme de contenu sportif Playmaker Capital de Toronto en échange d’une contrepartie évaluée à 8,8 millions $, dont 2,25 millions $ en espèces payables à la clôture de la transaction. Des bidous, il leur en faudra beaucoup pour opérer avec succès cette franchise dans le marché maskoutain, à tout le moins si le passé est garant de l’avenir. Le défi sera de faire durer cette franchise dans le temps. La première fois que la LNAH s’est installée chez nous, l’aventure éphémère avait duré de 2001 à 2009. Éphémère oui, mais surtout rocambolesque et pas très nette sur la fin.
On se rappellera des déboires du Cristal de Rock Bilodeau et de quelques personnes peu recommandables dans l’entourage de l’équipe qui, sur la glace, a tout de même connu un certain succès, du moins lors des premières années du Cousin avec l’implication de propriétaires de la place. Le succès financier n’avait pas été au rendez-vous. On raconte que le consortium de propriétaires qui avait lancé le Cousin n’avait engrangé des profits que les deux premières saisons.
À l’automne 2019, l’homme d’affaires Alain Messier, alors président fondateur de Ampro Mur Design, m’avait même confié qu’investir dans une franchise de la Ligue nord-américaine de hockey à Saint-Hyacinthe était à classer comme l’une des pires décisions d’affaires de sa carrière! En l’espace d’à peine 18 mois, il avait dilapidé pas moins de 500 000 $. « Dans une équipe de hockey, ton inventaire, c’est tes joueurs et cela, tu ne contrôles pas ça. C’est la leçon que j’ai retenue », disait-il.
Le hockey de la Ligue nord-américaine n’est plus ce qu’il était il y a 15 ou 25 ans, ce qui joue en sa faveur. Le calibre de jeu est nettement plus relevé et les joueurs se sont assagis, me racontait récemment le Maskoutain Luc Durand. Il est bien placé pour le savoir, car il vient d’accrocher son sifflet après avoir passé les 25 dernières années comme arbitre en chef sur les glaces de la LNAH. Le jeu est encore rapide et intense, mais les bagarres, les foires et les gestes disgracieux longtemps associés à la LNAH seraient moins présents ces dernières années.
On aura la chance de constater tout cela la saison prochaine et de redorer (ou pas) la réputation de Saint-Hyacinthe comme marché de hockey. Il faut dire que la dernière tentative pour relancer le hockey senior chez nous a été un fiasco. Le chant du cygne du Condor, au terme de la saison 2022, sa seule et unique, avait fait moins jaser que les aurores boréales dans le ciel maskoutain. Certes, la Ligue senior AAA et les anciens propriétaires du Condor n’étaient pas du même calibre que ce qui se présente maintenant aux Maskoutains avec le Bataillon de Saint-Hyacinthe.
La Ville de Saint-Hyacinthe et les amateurs de hockey n’ont vraiment rien à perdre à donner une chance à la LNAH et au duo Lapierre-Latendresse. Les longs soirs d’hiver, on pourra compter sur un bon match entre les Éperviers de Sorel-Tracy et le Bataillon de Saint-Hyacinthe pour mettre du fun dans le stade. Il y a de ces rivalités sportives qui ne demandent qu’à revivre! Suffit d’une étincelle.