27 juin 2024 - 03:00
À l’aube du 1er juillet
La recherche de logements est plus ardue que jamais
Par: Adaée Beaulieu
Grâce au travail acharné des organismes en habitation, Jean-Claude Ladouceur, directeur général d’Habitations Maska, reste optimiste à l’approche de la date fatidique du 1er juillet malgré les nombreux dossiers toujours en attente. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Grâce au travail acharné des organismes en habitation, Jean-Claude Ladouceur, directeur général d’Habitations Maska, reste optimiste à l’approche de la date fatidique du 1er juillet malgré les nombreux dossiers toujours en attente. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les organismes maskoutains œuvrant dans la sphère du logement sont unanimes cette année à l’approche du 1er juillet : les conséquences de la crise du logement sont exacerbées plus que jamais.

L’organisme Habitations Maska a été mandaté depuis 2022 par l’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton pour offrir le nouveau service d’aide à l’habitation qui consiste à épauler tout citoyen qui peine à trouver un logement. Le directeur général d’Habitations Maska, Jean-Claude Ladouceur, a indiqué que 10 à 15 appels peuvent être reçus par semaine. Selon ses observations, la situation s’est détériorée dans les derniers mois alors que le nombre d’appels a bondi.

« Il y a vraiment beaucoup de personnes qui ont besoin d’aide. Ce sont parfois des locataires qui ont perdu leur appartement en raison de rénovictions, des personnes qui n’arrivent pas à trouver des logements en raison des prix trop élevés, des jeunes qui veulent quitter la maison de leurs parents ou des immigrants. Nous les rencontrons en entrevue pour bien cibler leurs besoins et leur recommander des logements dont nous avons fait l’inventaire », a mentionné M. Ladouceur.

À ce jour, 94 dossiers sont en cours comparativement à 50 l’an dernier à la même période. Incluant les dossiers fermés, 174 ont été ouverts depuis le début de l’année 2024.

« Je ne m’attends pas à de grandes surprises au 1er juillet en raison de ce travail de gestion au quotidien », a tout de même précisé Jean-Claude Ladouceur. L’organisme dispose néanmoins d’un camion de déménagement et d’un entrepôt au besoin.

Le maire de Saint-Hyacinthe partage aussi cet avis. « Nous n’avons rien prévu de spécial pour le 1er juillet, mais au besoin, nous allons dépanner des citoyens. Ça fait deux ans que nous craignons que des gens se retrouvent à la rue et ce n’est pas arrivé en raison des organismes qui travaillent fort sur le terrain. J’ai espoir que ce sera la même chose cette année », a-t-il affirmé.

Les prix, le cœur du problème

Pour Jubilee Larraguibel, directrice de l’accompagnement aux nouveaux arrivants de la Maison de la famille des Maskoutains, le prix faramineux des loyers est tout un casse-tête. « C’était un gros défi l’an dernier et ça l’est encore plus actuellement. Un 4 1/2 peut coûter jusqu’à 1800 $ par mois. Un nouvel arrivant ne peut pas payer ça même avec un salaire, sinon il ne pourra pas se nourrir », a-t-elle illustré.

Selon un article de l’économiste Geoffroy Boucher pour l’Observatoire québécois des inégalités intitulé Rapport de la SCHL sur le marché locatif : la crise du logement risque d’exacerber les inégalités au Québec, la variation du prix du loyer moyen a été de 5 % entre 2022 et 2023 à Saint-Hyacinthe.

Bien que le nombre de demandes pour l’aide à la recherche d’un logement à la Maison de la famille soit similaire aux autres années (159 depuis janvier), ce sont celles comblées qui sont en importante baisse, a expliqué Mme Larraguibel. À peine 37 % des demandes ont été résolues, soit 59.

Une des seules solutions proposées par la Maison de la famille des Maskoutains est que plus d’une famille partage un même logement. Selon M. Ladouceur, cette tendance à opter pour cette solution est de plus en plus populaire depuis un an.

Bien connaître ses droits

Malgré ce contexte difficile, la coordonnatrice du Comité Logemen’mêle, Marie-Claude Morin, a tenu à rappeler l’importance pour les locataires de bien connaître leurs droits. D’ailleurs, dans une lettre ouverte publiée dans LE COURRIER du 6 juin, elle déplorait les refus de location pour des raisons discriminatoires ainsi que les cas d’abus, comme les hausses de prix injustifiées de certains logements, des évictions forcées et des signatures de documents sous contraintes.

Le rôle de l’organisme est notamment de bien expliquer aux locataires le rôle du Tribunal administratif du logement et de les soutenir avant les audiences. Il peut aussi aider à la rédaction de mises en demeure.

Le Comité Logemen’mêle peut aussi aider les locataires à décortiquer un bail avant de le signer. D’ailleurs, l’organisme travaille aussi à développer son volet d’éducation à la population. Des ateliers devraient débuter à l’automne. « Parfois, les locataires nous contactent, mais il est trop tard », a souligné Mme Morin.

Elle invite les locataires à consulter le tout nouveau site Web locataire.info créé par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

L’organisme soutient également la campagne « Passe-moi ton bail », qui vise à encourager les anciens locataires à transmettre leur bail aux nouveaux pour qu’ils sachent le prix payé précédemment.

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