Reste que pour plusieurs, ce n’est pas le bien acheté, mais l’acte d’achat lui-même qui procure un sentiment de bien-être. Pour certaines personnes, juste être au centre d’achats fait du bien mentalement. Pour d’autres, c’est l’ouverture des musées qui est essentielle. Et les cinéphiles seront heureux de retrouver des écrans trop grands pour qu’un chat passe devant et fasse « pause » à tout bout de champ.
Pour parents zé enfants, la possibilité de sortir de la bulle familiale et de pétiller en gang dehors est une bouffée d’oxygène au cerveau. Ces brèches sanitaires sont l’endorphine de notre quotidien confiné. Se faire couper les cheveux, sortir sans couvre-feu ou juste marcher librement, dans la direction, la région et avec les gens de notre choix. Ou pas. Juste rester assis pis voir du monde, manger au restaurant, assister à un spectacle en salle ou en festival, on a tous besoin de quelque chose qui nous fait du bien. Qui nous donne des forces, une raison d’espérer, d’exister.
Et pour le virus, c’est la même chose. Sa bouffée d’oxygène, c’est nous. C’est dans notre nature de nous rassembler et de fêter, c’est dans sa nature d’être oublié, défié et de nous surprendre. Il a besoin qu’on se relâche lousse pour nous mettre un « sucker punch » comme le disait si bien Ulysse dans la Guerre de Troie. L’humain est devant le défi où ce qu’il lui fait du bien risque d’en faire aussi à son pire ennemi.