Il aura fallu insister pour que le directeur général André Marcotte et le président du conseil d’administration de la SDC centre-ville, Thomas Chaput, acceptent de répondre aux questions du COURRIER.
« Pour ce qui est de l’AGA, nous n’avons pas de commentaires à émettre parce que c’est une rencontre qui est privée [et] exclusive aux membres », a d’abord répondu M. Marcotte, qui n’est pourtant pas sans savoir que LE COURRIER est membre de l’association qu’il dirige.
Quant aux états financiers, il a refusé de les remettre au journal. « Pour ce qui est des états financiers, nous ne les envoyons pas aux membres. Ils sont disponibles pour consultation seulement au bureau. Je vous rappelle également que ces informations sont confidentielles et ne peuvent être diffusées dans vos médias », a-t-il mentionné avant de proposer au journal une rencontre en bonne et due forme avec lui et son président.
En ce qui concerne l’AGA, il nous a donc été permis d’apprendre que la question du calcul des cotisations avait été soulevée au cours de cette rencontre, certains des 250 membres les trouvant trop élevées ou inéquitables. M. Marcotte a indiqué que le sujet demeurait à l’étude et qu’une révision n’était pas écartée.
La question de la dissolution pure et simple de la SDC centre-ville n’aurait pas été évoquée à cette réunion, même si un commerçant du centre-ville a soulevé récemment cette idée dans une lettre qu’il a distribué dans les places d’affaires afin de tâter le pouls des membres.
Selon M. Marcotte, une dissolution ne s’improvise pas et elle nécessiterait au préalable la tenue d’une assemblée extraordinaire à laquelle devraient être conviés tous les membres.
Prévisions budgétaires
À défaut des états financiers vérifiés de la SDC centre-ville, le journal a été en mesure d’obtenir les prévisions budgétaires 2025 de l’organisme. Ces dernières ont été approuvées par l’AGA, même si elles ne permettent pas d’avoir un portrait complet de la situation financière de l’organisme. Aucun comparable avec les postes de dépenses de l’année 2024 ne figure aux prévisions budgétaires.
Parmi les faits saillants de l’année en cours, on constate que les dépenses salariales des cinq employés de la SDC centre-ville, incluant les charges sociales, les avantages sociaux et le partage d’un boni annuel de 4000 $, atteindront 322 500 $.
À propos du boni annuel (1000 $ à chacun des quatre employés qui étaient en poste l’an dernier), le directeur général explique qu’ils sont octroyés seulement si l’organisme n’est pas déficitaire. Il précise que cette façon de faire permet de limiter la hausse des salaires.
En 2025, la SDC centre-ville compte s’appuyer encore davantage sur les géo-indicateurs et le géomarketing afin de mousser l’achalandage au centre-ville, ce qui nécessite une dépense de 17 271 $ en recherche et développement dans le secteur de l’intelligence d’affaires
Elle misera entre autres sur le système Propulso, développé par une entreprise de développement de logiciels de Magog. Celui-ci aurait déjà démontré une hausse de l’achalandage de 3 à 4,5 millions de visiteurs entre 2023 et 2024, selon André Marcotte. Ce système permettrait également de connaître la provenance des visiteurs afin de pouvoir cibler la publicité aux bons endroits.
La SDC compte aussi installer des écocompteurs sur les rues dès cet été, notamment pour évaluer la popularité des événements gratuits. Le budget de promotion générale de la SDC sera de 47 450 $ en 2025, selon ses pévisions.
Tout bien calculé, la SDC centre-ville prévoit des revenus de près de 850 000 $ cette année pour des dépenses d’environ 785 000 $, ce qui laisse entrevoir un surplus potentiel de 65 000 $.
Programmation modifiée
Le directeur général de la SDC centre-ville ne s’en cache pas, les coûts des événements organisés par son organisme pour animer le centre-ville sont de plus en plus élevés. Selon les prévisions budgétaires, les Rendez-vous urbains seraient même déficitaires avec des revenus estimés à 97 000 $ pour des dépenses de 100 990 $.
Afin de réduire les dépenses, il a été décidé que l’activité se déroulera cette année sur deux périodes de trois jours plutôt que trois. Le Marché découvertes fera pour sa part relâche en 2025, en raison des travaux de la terrasse du Marché public. Le Marché de Noël sera néanmoins de retour en décembre.
