Dans un argumentaire digne d’une présentation devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), Mme Morin a énuméré une à une « toutes les options d’autres terrains mises de l’avant sur la place publique » afin de démontrer qu’elles ne convenaient tout simplement pas à un tel projet. « Aucune ne peut rencontrer les demandes d’Exceldor », a-t-elle affirmé pour conclure que « seuls les lots visés » par la demande faite à la CPTAQ peuvent être considérés comme une option valable. Une décision finale de la Commission dans ce dossier est toujours attendue.
Parmi les contraintes évoquées, l’une des plus déterminantes concerne les importants besoins de la future usine en matière d’alimentation en eau potable et de traitement des eaux usées. « Seule Saint-Hyacinthe a cette capacité », a-t-elle affirmé. Cet argument a par exemple été servi pour écarter les sites potentiels dans les municipalités de Saint-Damase et de Saint-Pie. Un raisonnement qui a créé un malaise visible autour de la table, alors que les maires devaient pourtant parler « unanimement », selon le communiqué émis.
LE COURRIER a tenté d’interpeller les maires de Saint-Damase et de Saint-Pie pour savoir s’ils souscrivaient à cette analyse, mais ils se sont montrés peu bavards. Christian Martin, de Saint-Damase, a brièvement indiqué qu’il appuyait toujours la demande et qu’il « respectait le choix d’aller à Saint-Hyacinthe ». Son collègue Mario St-Pierre, de Saint-Pie, a préféré s’abstenir de tout commentaire, se disant carrément « bouche bée » à la suite de la lecture effectuée par la préfet.
En juillet, les deux maires en question avaient indiqué être tout à fait disposés à accueillir le projet d’Exceldor chez eux, ne serait-ce qu’en tant que plan B à l’option maskoutaine. M. St-Pierre avait même partagé au COURRIER avoir été indisposé de voir la MRC discréditer ainsi les sites en dehors de la ville-centre.
Dans son allocution, Francine Morin a également réitéré la proposition de la Ville de Saint-Hyacinthe de « compenser » la perte infligée au territoire agricole. Il s’agit ici de garantir le caractère agricole des 38 hectares bordant le parc industriel Théo-Phénix, au nord de l’autoroute 20. Cette option d’emplacement n’est d’ailleurs pas évoquée dans la liste dressée par la MRC, mais Exceldor a déjà indiqué que la proximité des meuneries à cet endroit rendait ce site incompatible avec un abattoir, dans un souci d’éviter tout risque de contamination.
Mme Morin a également profité de l’occasion pour loger un autre appel au dialogue en direction de l’UPA, déplorant auparavant que sa demande de rencontre ait été déclinée par le syndicat. Ce projet doit prendre forme dans la MRC des Maskoutains, la « capitale agricole et agroalimentaire », a-t-elle aussi statué. « C’est notre ADN régional », a lancé la préfet.