Le projet entraînera la disparition de 188 cases au total, en raison d’un réalignement de la rue Marguerite-Bourgeoys au sud, des pertes que la Ville promet de combler entièrement, mais pas dès la mise en chantier de la tour, prévue pour septembre 2017.
Le choix de cet emplacement a été confirmé mardi matin à l’hôtel de ville, au cours d’une conférence de presse donnée par le maire Claude Corbeil et le directeur général Louis Bilodeau et à laquelle assistaient la plupart des membres de la haute direction de la municipalité.
« Nous allons vous présenter la vision qu’on a du centre-ville et qui est le fruit du travail de huit ou neuf comités (…). On a besoin que les gens soient bien informés et qu’ils soient rassurés », a déclaré le maire Corbeil, d’entrée de jeu.
Louis Bilodeau y est ensuite allé d’une nomenclature de tous les projets publics et privés de revitalisation du centre-ville récemment lancés ou concrétisés- projets immobiliers Fluet (le complexe Notre-Dame) et Robin (Maison d’Élizabeth), le Faubourg de la Gare, le programme de restauration de façades commerciales, la mise à niveau du 1555, Marché public, l’achat du site pour le nouveau projet de l’Office municipal d’Habitation, sur de la Concorde Nord – avant d’aborder le vif du sujet.
La tour de Réseau Sélection, a-t-il précisé, comptera entre 10 et 15 étages et environ 200 logements destinés à une clientèle de retraités, ce qui porterait à 585 le nombre de logements ajoutés au centre-ville dans un horizon de quatre ou cinq ans. « Pour assurer la revitalisation du centre-ville, il nous apparaît essentiel d’y favoriser l’avènement de nouveaux résidents, sans faire fuir ceux qui y sont déjà et sans tomber dans la gentrification », a-t-il expliqué.
Du stationnement à créer
Pour combler la perte en espace de stationnement qu’entraînera l’implantation de la tour Réseau Sélection, la Ville est bien déterminée à agrandir le stationnement Centre-ville de 52 cases à même l’emplacement de trois édifices (11 logements), et cela même si ce projet nécessitant un changement de zonage fera l’objet d’un scrutin référendaire de secteur le 9 juillet. Louis Bilodeau a laissé entendre que les trois édifices allaient disparaître, peu importe le résultat de ce référendum. « La Ville n’a pas fait l’acquisition de ces bâtisses pour gérer des logements », a-t-il confié au COURRIER.
Dans la même veine, la Ville entend acquérir les cinq propriétés de la rue Saint-François qui bordent le côté Est du stationnement Intact dans le but de lui ajouter 108 cases, ce qui entraînera la disparition de 20 logements additionnels en 2018. Les interventions sur Marguerite-Bourgeoys et Saint-François permettraient de créer 160 cases au total, ce qui laisserait un déficit de 28 cases par rapport à celles disparues. La Ville a donc décidé de libérer 25 cases tarifées pour les rendre gratuites, et de rétablir le stationnement le long de l’avenue de la Concorde Nord. Au début de la reconstruction du pont Bouchard, le stationnement sur rue avait été interdit dans 53 cases, et cette interdiction était demeurée par la suite. « Ces mesures seront effectives dès cette semaine », a indiqué M. Bilodeau. En tout et partout, ce sont 238 cases que la Ville prévoit ajouter, à terme.
Enfin, pour accommoder les travailleurs du chantier Réseau Sélection, dont le nombre variera de 50 à 100 au cours des travaux, la Ville aménagera cinq sites temporaires de stationnement et 129 cases au total à même des propriétés dont elle a fait l’acquisition, notamment dans le cadre du projet de la Promenade Gérard-Côté.
Le projet Réseau Sélection et celui de la rue Saint-François nécessiteront des modifications aux règlements d’urbanisme, comme sur Marguerite-Bourgeoys. Or, l’attitude des citoyens face à ces changements n’inquiète pas trop l’administration municipale, parce qu’elle pourra sans doute profiter bientôt de l’entrée en vigueur du projet de loi 122 sur la gouvernance municipale. Le législateur a notamment prévu donner aux villes le pouvoir de constituer des zones de requalification à l’intérieur desquelles aucune modification réglementaire ne serait sujette à l’approbation référendaire. « Tout ce qu’il y a dans le projet de loi 122, nous l’avons en tête », a confirmé Louis Bilodeau.
Par ailleurs, il a annoncé que la Ville prévoyait, d’ici cinq ou sept ans, lancer un projet de stationnement étagé à trois niveaux et comportant 768 cases sur le stationnement Centre-ville. Ce projet de l’ordre de 13,5 M$ serait financé à même les revenus de la filière de la biométhanisation, a précisé M. Bilodeau..