10 février 2022 - 07:00
Sainte-Hélène-de-Bagot et Saint-Liboire intéressées
La Ville d’Acton Vale prête à desservir les villages voisins en eau potable
Par: Le Courrier
L’usine de production d’eau potable d’Acton Vale pourrait un jour desservir les municipalités avoisinantes, dont Saint-Liboire et Sainte-Hélène-de-Bagot.

L’usine de production d’eau potable d’Acton Vale pourrait un jour desservir les municipalités avoisinantes, dont Saint-Liboire et Sainte-Hélène-de-Bagot.

Capable de produire quatre fois plus d’eau que nécessaire pour desservir ses quelque 7833 résidents, la Municipalité d’Acton Vale est prête à vendre son eau à celles qui n’ont pas accès à une rivière, à des installations de pointe ou qui peinent à répondre à leurs besoins.

Et ces municipalités en manque d’eau sont nombreuses dans la grande région d’Acton. Tant et si bien que déjà deux municipalités voisines ont levé la main et manifesté leur vif intérêt, soit Sainte-Hélène-de-Bagot et Saint-Liboire. Située à mi-chemin entre les deux, la Municipalité d’Upton pourrait aussi tirer profit du projet embryonnaire.

À cette étape-ci, il est question de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des deux premières municipalités en les reliant au système d’aqueduc de la Ville d’Acton Vale par des conduits souterrains. Il est envisagé d’acheminer quotidiennement 1000 m3 d’eau potable vers Sainte-Hélène et de 500 à 700 m3 d’eau potable vers Saint-Liboire.

Sécuriser son eau potable

C’est la Municipalité de Sainte-Hélène-de-Bagot qui a été la première à approcher la Municipalité valoise pour s’enquérir de la possibilité de profiter de ses surplus d’eau.

« Ces dernières années, il y a moins de pluie et de neige, donc les nappes phréatiques s’assèchent. Le projet a été pensé l’été dernier lorsque nos puits ne subvenaient pas aux besoins de toute la population de Sainte-Hélène. Nous avons dû restreindre la consommation d’eau à nos citoyens pour éviter de manquer d’eau. D’où l’idée de tendre une perche du côté d’Acton Vale », a expliqué l’ex-maire Stéphan Hébert, en rappelant qu’un réseau d’aqueduc d’une capacité de 600 m3 par jour dessert l’entièreté de la population hélénoise située dans le périmètre urbain. « C’est un projet d’envergure qui ne sera pas terminé avant 2024. Il faudra nous asseoir avec le ministère de l’Environnement pour obtenir le feu vert et discuter de toutes les implications », souligne M. Hébert.

Confrontée à des problèmes similaires, la Municipalité de Saint-Liboire n’a pas hésité à se joindre aux discussions. « La situation n’est pas pressante, mais nous ne prenons pas de risque. Lorsque Sainte-Hélène nous a proposé d’embarquer, nous avons accepté sans hésitation », a indiqué l’ex-maire et actuel conseiller municipal Claude Vadnais.

Malgré le fait que le dossier de l’eau soit moins problématique qu’il l’a déjà été pour la municipalité de Saint-Liboire, il demeure toutefois une priorité à cause de sa population qui augmente. Son périmètre urbain est alimenté par quatre puits artésiens reliés à l’usine de filtration d’eau. Celle-ci a une capacité maximale de production de 800 m3 par jour, alors que la population en consomme environ 307 par jour. À l’extérieur du périmètre urbain, les propriétés doivent être desservies par des puits autonomes afin de répondre à leurs besoins d’approvisionnement en eau potable. Avant l’ajout du quatrième puits, en 2015, la Municipalité de Saint-Liboire avait envisagé une desserte en aqueduc à partir de Saint-Simon, un village qui est relié au réseau de la Ville de Saint-Hyacinthe.

En ce qui concerne le projet actuel, il pose de grands défis techniques puisqu’il ne faudra pas mélanger les différentes sources d’eau. « Il faut éviter toute contamination puisque les eaux de différentes provenances n’ont pas les mêmes compositions et minéraux. Ce ne sont pas les mêmes produits qui sont utilisés pour les traiter », affirme le directeur général adjoint de la Municipalité de Saint-Liboire, Sylvain Laplante.

Surplus disponible

Les installations de la Ville d’Acton Vale permettent actuellement de produire un volume d’eau potable de 18 150 m3 par jour, soit l’équivalent d’environ 360 piscines hors terre de 24 pieds de diamètre contenant chacune 50 000 litres d’eau. Le système de pompage de la station valoise peut pour sa part distribuer jusqu’à 12 500 litres d’eau à la minute.

La consommation quotidienne d’eau des Valois est d’environ 4000 m3.

Le surplus d’eau est donc estimé à 14 000 m3. Il s’explique en bonne partie par les besoins changeants de l’entreprise manufacturière Beaulieu Canada. Jadis un grand consommateur d’eau, le fabricant de moquettes a changé radicalement son procédé pour laver la fibre de papier par souci environnemental, ce qui a réduit de beaucoup ses besoins.

Bien des choses à attacher

La suite de la démarche sera pour l’instant l’affaire de Sainte-Hélène-de-Bagot. Il faut encore dessiner le trajet et négocier les droits de passage tout le long du parcours. Techniquement, il faudra aussi installer des stations de pompage ici et là pour acheminer l’eau à bon port. Les trois municipalités se trouvent dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres.

Le maire d’Acton Vale, Éric Charbonneau, voit ce projet régional d’un bon œil, mais il demeure prudent quant à la suite des choses. Tout l’aspect technique et financier reste à attacher, sans parler du système de redevances qui devra profiter à sa Municipalité.

« L’échéancier et les coûts du projet restent encore à définir. C’est un peu prématuré de s’avancer pour l’instant, mais nous avons manifesté notre intérêt à poursuivre les discussions et les travaux avec les municipalités qui nous ont sollicités. »

Ce n’est pas la première fois qu’un tel projet de desserte régionale d’eau potable implique la Municipalité d’Acton Vale. Rappelons qu’en 2011, la Municipalité de Saint-Germain-de-Grantham prévoyait de s’approvisionner en eau potable à partir du réseau valois.

Pour des raisons financières, cette Municipalité avait finalement décidé d’aller de l’avant avec la ville voisine de Drummondville. Ce projet avait été estimé à 11,6 M$.

Chaque mètre cube d’eau devait être tarifié au coût unitaire de 0,60 $, pour une consommation maximale de 4416 m3.

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