Le premier projet de règlement a été adopté lors de la séance du conseil du 3 septembre et le second le sera lors de la prochaine séance le 16 septembre. Le territoire touché est délimité au nord par l’intersection de la rue Matineau et du chemin du Rapide Plat Nord, au sud par l’avenue Vézina à proximité de l’intersection avec la rue Sacré-Cœur Est, à l’ouest par l’intersection de l’avenue des Grandes-Orgues et du boulevard Casavant Est et à l’est par la rue Lesage, non loin de la rue Yamaska.
Les nouveaux usages seront interdits, mais des rénovations ou des reconstructions seront possibles.
Prévenir au lieu de guérir
Le maire André Beauregard a indiqué que ce sont des juristes qui ont recommandé à la Ville de Saint-Hyacinthe d’agir ainsi pour ne pas amplifier la situation d’ici la fin des travaux. « À l’époque, quand on ne le savait pas, on délivrait des permis et on n’avait pas de craintes, mais là, on sait qu’il peut y avoir un problème », a-t-il affirmé. « Maintenant que la Ville a été informée de la situation, on ne peut pas fermer les yeux. On sait qu’il y a des dangers à long terme si nous n’agissons pas. Il faut bouger », a renchéri la directrice générale, Chantal Frigon.
Rappelons que le Groupe Robin poursuit la Ville pour que les travaux soient effectués plus rapidement et pour obtenir un dédommagement, car le développement d’une nouvelle phase du Projet M a été mis sur pause à la fin de 2022 en raison des odeurs incommodantes. « Nous ne faisons pas cela pour ce dossier, mais pour les citoyens. Il y a une dizaine de propriétaires de terrains vacants qui ne pourront pas développer et non juste Robin », a spécifié Mme Frigon. « Nous ne le faisons pas de gaieté de cœur, car on se prive de développements, de revenus et de logements », a ajouté le maire.
Mme Frigon a expliqué que le périmètre a été délimité en fonction de l’échantillonnage que des spécialistes ont réalisé pour le compte de la Ville sur le terrain. Bien que, selon ces données, lorsque les odeurs sont les plus intenses, la concentration ne soit pas suffisante pour nuire à la santé des citoyens, la Ville préfère prévenir. D’ailleurs, les tests ont été réalisés, car elle se préoccupait de la santé de ses employés travaillant à la station. Des tests seront également réalisés à la fin des travaux. « Mais c’est sûr que ça ne sentira jamais le chocolat », a lancé la directrice générale.
La présidente du Groupe Robin, Nellie Robin, a refusé de commenter le dossier.
Travaux essentiels
Les travaux de mise aux normes sont urgents alors que l’usine date des années 1980. Un investissement de 110 M$ sera nécessaire. Actuellement, la Ville est toujours à la recherche de subventions alors qu’elle ne dispose que de 25 M$ pour ce projet. Les plans et devis sont en cours de réalisation. La Ville espère lancer l’appel d’offres d’ici la fin de l’année pour commencer les travaux le plus tôt possible en 2025.
Pour l’instant, la station d’épuration fonctionne à pleine capacité lors de fortes pluies, ce qui cause des surcharges et donc des déversements dans la rivière Yamaska. Toutefois, elle tente de les limiter le plus possible pour répondre aux exigences du ministère de l’Environnement. Plus précisément, ce sont encore sur une centaine de kilomètres du territoire que les eaux usées et les eaux de pluie se rencontrent sur le réseau. La Ville modifie la canalisation à raison d’environ 1 km par an, mais il en coûte des millions de dollars.
La Ville a également adopté un règlement de contrôle intérimaire qui impose un gel de construction dans certains secteurs où les réseaux d’égouts ne peuvent supporter une croissance démographique, entre autres dans le quartier Sainte-Rosalie. Sur la trentaine de bassins répartis sur le territoire, certains sont plus en surcharge que d’autres. D’ailleurs, avec les installations actuelles, la Ville ne pourrait pas traiter les eaux usées d’Exceldor, qui doit implanter une usine sur son territoire d’ici quelques années.
Ailleurs, les promoteurs sont également dans l’obligation de s’assurer que les eaux usées se rendent le moins rapidement possible à l’usine, notamment en installant des bassins de rétention. Certains projets ainsi bien ficelés permettent même parfois de réduire le débit.
Les odeurs ont aussi été amplifiées à la fin de 2023, puis la semaine dernière, cette fois pendant trois jours, en raison du bris d’une conduite lors de rénovations en attendant les travaux majeurs. Trois gestionnaires chapeautent la station d’épuration et un coordonnateur aux opérations est recherché depuis un départ au printemps.
« Ce sera la première fois dans l’histoire de Saint-Hyacinthe qu’on aura un chantier d’une telle ampleur et ce sera le plus complexe, car l’usine devra continuer à fonctionner pendant les travaux », a conclu Chantal Frigon.
Les citoyens sont invités à une assemblée publique au sujet du projet de règlement le 10 septembre, à 19 h, au Centre aquatique Desjardins. Des questions pourront également être posées lors de la prochaine séance publique du conseil, le 16 septembre.