Une résolution au sujet d’une entente spécifique visant le soutien du CinéMaska a été adoptée majoritairement par les conseillers. Ce projet « permettra de promouvoir et de diffuser l’art cinématographique d’hier à aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs », a souligné la conseillère du district Bois-Joli, Claire Gagné, en proposant la résolution.
Seul le conseiller du district Douville, David-Olivier Huard, s’est opposé à la résolution. Sans remettre en cause les intentions du projet, il a partagé son malaise à l’idée d’accorder une telle somme au CinéMaska pendant que la Ville doit gérer un budget serré et qu’elle refuse de bonifier son aide à d’autres organismes reconnus en raison de la situation économique actuelle.
« Je suis d’accord à reconnaître CinéMaska, mais là où j’accroche, c’est au demi-million sur cinq ans. Je le dis depuis le début à mes collègues. Un demi- million sur cinq ans, c’est beaucoup. »
À la suite de cette intervention, le conseiller du district La Providence, Bernard Barré, a tenu à remettre les choses en perspective, tout en réitérant son appui au projet. « Le demi-million sur cinq ans, c’est si cet organisme atteint des objectifs, a-t-il souligné. Ce n’est pas un chèque d’un demi-million [unique qu’on leur donne], il y a des objectifs à atteindre et c’est [étalé] sur cinq ans. Si on voit que les objectifs ne sont pas atteints, on ne parlera plus d’un demi-million de dollars. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle j’appuie ce projet-là. »
Les « objectifs » que devra atteindre le CinéMaska n’ont toutefois pas été spécifiés et LE COURRIER n’avait pas été en mesure de consulter l’entente spécifique au moment de mettre sous presse.
Un pas de géant pour le projet
Concrètement, l’appui financier annoncé par la Ville permettra au CinéMaska d’aller chercher le financement nécessaire pour faire l’acquisition de la bâtisse où il souhaite développer son projet, à l’ancien Théâtre Maska de l’avenue de l’Hôtel-Dieu.
« C’était un point crucial pour nous, indique le cinéaste maskoutain Claude Gagnon, président du conseil d’administration du CinéMaska et instigateur de ce projet avec l’homme d’affaires Christopher Leduc. Toutes les subventions pour lesquelles on est éligibles, c’est toujours exigé qu’on soit propriétaires de la bâtisse. Ce qu’on s’évertuait à dire, c’est que tant qu’on n’est pas propriétaires de la bâtisse, on ne pouvait pas procéder aux demandes de subvention pour les étapes suivantes du projet. »
Selon l’échéancier anticipé, l’acquisition de la bâtisse pourrait se faire « d’ici la fin de l’année », ajoute M. Gagnon. Le conseil d’administration du CinéMaska étudie toutefois la possibilité de soumettre une demande pour obtenir une subvention qui pourrait également être applicable pour l’acquisition de la bâtisse, si le programme visé est reconduit. Cela pourrait cependant retarder de quelques mois le processus d’acquisition de la bâtisse.
Le cinéaste se réjouit toutefois de voir que son projet a réussi à obtenir l’appui des élus, après avoir déjà gagné l’appui de nombreux citoyens de la région maskoutaine dans les derniers mois.
« Sans l’appui de la Ville, on ne peut pas aller ni au provincial ni au fédéral. Tout commence par là. Est-ce que les gens de la place et les décideurs croient au projet? C’était essentiel qu’on parte avec ça », poursuit M. Gagnon.
Les premières maquettes du CinéMaska avaient été dévoilées en juin. On apprenait au même moment que le projet, estimé à environ 4,1 millions de dollars, comprendrait trois salles de projection, soit une dédiée au cinéma québécois, une aux classiques du monde entier et une aux documentaires et aux courts métrages. Une salle de type cabaret et un café bistro seraient aussi aménagés. L’ouverture est souhaitée d’ici 2025.