21 novembre 2013 - 00:00
Hôtel des Seigneurs
La Ville lance un ultimatum
Par: Jean-Luc Lorry

Comme les négociations stagnent dangereusement entre les parties patronale et syndicale en vue de régler un conflit de travail qui s'éternise à l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe, la Ville a décidé de prendre les devants.

Le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, a annoncé au conseil municipal qu’il donnerait aux deux parties jusqu’au lundi 16 décembre à midi pour trouver un terrain d’entente qu’il souhaite teinté de concessions mutuelles.

Passé ce délai, la Ville pourrait retirer son offre de vouloir acquérir le centre des congrès et adopter une résolution permettant au propriétaire du complexe hôtelier de vendre sa propriété à d’autres fins.« Le compte à rebours est commencé. Malheureusement, si la conclusion d’une entente n’est pas possible, nous agirons », a prévenu sur un ton grave, Claude Corbeil face à la trentaine de travailleurs syndiqués et à leur représentant local qui assistaient à la séance publique lundi soir. Une décision qui indispose fortement les deux protagonistes. « La Ville ne veut plus protéger l’hôtel en permettant bientôt d’autres usages sur le site de l’hôtel comme une tour de bureaux ou des condominiums », déplore Robin Saint-Pierre, président du syndicat local (CSN) de l’Hôtel des Seigneurs.Du côté de l’employeur, la proposition de la Ville laisse peu d’espoir à un dénouement heureux de la situation. « Cela éloigne encore davantage les chances d’investissements de notre part. L’achat du centre des congrès par la municipalité permet de diminuer les coûts de rénovation nécessaire pour redémarrer l’Hôtel des Seigneurs. Cette histoire (le conflit de travail) nous a coûté des millions de dollars », mentionne Herman Champagne, porte-parole de SilverBirch Hotels & Resorts. Si rien ne bouge ces prochains jours, le complexe hôtelier fermera ses portes le 22 décembre et laissera sans emploi quelque 180 travailleurs syndiqués et 22 cadres. Pour sauver le tourisme d’affaires à Saint-Hyacinthe, le maire Corbeil a laissé entendre que la Ville pourrait déployer son plan B qui viserait à doter la municipalité d’une nouvelle infrastructure hôtelière et de congrès.

Négo à venir?

Avant d’espérer un possible accord, les deux parties devront rapidement réussir à s’entendre sur les dates de retour à la table de négociation.

« Cela fait un mois que des dates de négociation figurent à l’agenda. Deux journées sont prévues. Lors de ces rencontres, ce sera au syndicat de venir avec une offre », indique Herman Champagne. Celui-ci n’a pas souhaité préciser les jours désignés pour permettre cette négociation de la dernière chance.Du côté syndical, on dit ignorer totalement que des dates sont déjà connues de l’employeur et du médiateur nommé par le ministère du Travail. « Moi et mon conseiller syndical ne disposons d’aucune date officielle », assure M. Saint-Pierre. « Nous voulons négocier avec SilverBirch et nos mandats n’ont pas changé. Les points majeurs qui bloquent concernent la protection de nos emplois. Nous ne signerons jamais un contrat de travail à rabais », poursuit avec fermeté le responsable syndical. Le dernier face à face entre les parties remonte au 23 mars.

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