C’est devant une centaine d’invités à la conférence de presse confirmant le projet d’investissement de 20 M$ de SP que le maire de la Ville de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, en a fait l’annonce. Conformément à la loi sur les compétences municipales, la Ville versera donc une somme de 250 000 $ à l’entreprise en 2022 et le même montant l’année prochaine. À cette aide s’ajoute un crédit de taxes de trois ans tel que défini par le programme de crédit de taxes pour les entreprises.
« Vous vous inscrivez pleinement dans un produit de niche en habillant tous les joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Gageons que votre implication en bordure de l’autoroute 20 va contribuer à faire rayonner Saint-Hyacinthe », a lancé André Beauregard.
Mentionnons qu’en vertu de la Loi sur les compétences municipales, la Ville a le pouvoir d’accorder une aide financière totalisant une somme maximale de 250 000 $ par année à toute personne qui exploite une entreprise du secteur privé et qui est propriétaire ou l’occupant d’un immeuble autre qu’une résidence. Cette aide peut d’ailleurs être accordée pour une relocalisation industrielle ailleurs sur le territoire de la ville sous réserve de ne pas excéder le coût réel de la relocalisation. Cet investissement ne peut être accordé sur une période de plus de dix ans pour la même entreprise et le montant annuel peut être subdivisé à plusieurs industries qui en font la demande.
SP a récemment acquis l’ancienne usine Stanley Black & Decker pour une somme de 10 250 000 $. Un montant similaire sera investi dans sa transformation. « On s’est entendu pour accorder ce montant, car ça fait l’affaire de tout le monde de sortir l’entreprise d’un quartier résidentiel comme La Providence et de la relocaliser dans un parc industriel. Ça va nous permettre de revitaliser ce secteur avec une vision intégrée de développement mieux adaptée au voisinage de La Providence », précise le maire de la Ville.
La Ville avait déjà eu recours par le passé à ce genre de partenariat en accordant une subvention de 50 000 $ sur deux ans à l’ancien propriétaire de l’aéroport de Saint-Hyacinthe, Gabriel Chartier.
Pour 2024, le conseil municipal ne fermera pas la porte à d’autres entreprises qui souhaiteraient bénéficier d’un appui de sa part. « Il n’est pas impossible qu’on puisse se servir de cette subvention si d’autres cas de la sorte se présentent », confirme M. Beauregard.
Une féminine
Plus qu’une usine manufacturière, SP tient à employer le mot « fabrik » pour désigner sa nouvelle acquisition sur la rue Picard. « À partir de maintenant, la bâtisse se nommera de la sorte. Je trouve que le mot “usine” est plus attribué à l’ère industrielle et notre vision d’entreprise ne fait pas du tout référence à ça », a exprimé Steve Bérard, propriétaire et chef de la direction de SP.
À ce jour, environ 80 % des employés travaillant pour SP sont des femmes. Elles occupent principalement des postes au niveau de la couture, du taillage et de la presse et en administration. Non syndiqués, les employés semblent y trouver leur compte alors que la moyenne d’années d’ancienneté est de 17 ans. « Les relations de travail vont très bien. Le haut niveau d’ancienneté nous démontre qu’on a de beaux rapports avec les employés et on est très fier de cela », mentionne Tania Berlinguette, directrice au développement stratégique et culture chez SP.
Comme bien d’autres entreprises, SP devra recourir au programme des travailleurs étrangers temporaires pour pourvoir les postes vacants. « On veut travailler à long terme avec ces employés afin de les garder de façon permanente. D’autant plus qu’on offre la formation sur place, ce qui facilite l’intégration au travail », renchérit-elle. En fonction de l’expérience, le salaire d’entrée chez SP peut varier entre 16 $ et 19 $ l’heure.
À ses 150 employés présentement en poste à Saint-Hyacinthe, SP prévoit d’en ajouter une quarantaine après son déménagement prévu au début 2023.