Selon nos informations, le propriétaire de l’aéroport et gestionnaire du site, Gabriel Chartier, aurait accepté une offre d’achat de 935 000 $ de la Ville de Saint-Hyacinthe. La Municipalité serait à l’étape de la vérification diligente. Au rôle d’évaluation, la valeur de l’aéroport est estimée à 493 700 $.
Le maire de la Ville, Claude Corbeil, n’a pas souhaité confirmer au COURRIER l’existence de cette transaction en cours de processus. « Pour l’instant, je n’ai aucun commentaire à faire sur ce dossier », a indiqué très brièvement le maire Corbeil.
Lors du lancement de sa campagne pour les élections municipales de 2017 où il sollicitait un second mandat, Claude Corbeil avait promis la mise en valeur de l’aéroport comme outil de développement. « Il faut positionner Saint-Hyacinthe comme destination touristique et d’affaires et, pour cela, il faut aussi que les gens puissent y venir en avion », avait alors mentionné M. Corbeil.
À la séance du conseil de la MRC du 9 juin, les maires de la région avaient décidé de ne pas poursuivre les démarches pour acquérir l’aéroport de Saint-Hyacinthe en vue de le transformer en un équipement public régional.
Pour prendre cette décision, les élus s’étaient basés sur un rapport administratif produit par la MRC. Ce projet d’acquisition avait fait l’objet de deux études préalables commandées par la MRC et réalisées par la firme de services-conseils Octant Aviation de Saint-Hubert.
« La Ville de Saint-Hyacinthe a manifesté son intérêt à reprendre ce projet en main, a mentionné dernièrement André Charron, directeur général de la MRC des Maskoutains. L’aéroport de Saint- Hyacinthe est un actif rentable et son propriétaire est prêt à le vendre. »
Dans un article paru en mars 2020 dans nos pages, Gabriel Chartier, propriétaire de l’aéroport depuis 1992, souhaitait que la Ville achète son infrastructure pour laquelle il demandait une somme d’un million de dollars.
Par le passé, la Ville avait offert 50 000 $ à M. Chartier. Proposition que le principal intéressé avait refusée du revers de la main, disant crouler sous les dettes. Contacté sur le sujet, M. Chartier n’a pas retourné nos appels.
Comparativement à d’autres infrastructures aéroportuaires au Québec, l’aérodrome de Saint-Hyacinthe est doté d’un grand bassin artificiel pour accueillir les hydravions. Par contre, sa piste est en piteux état, révèle la première étude de la firme Octant aviation, un document gardé confidentiel daté du 16 juillet 2020, dont nous avions obtenu copie par l’entremise d’une demande d’accès à l’information. Dans son inventaire et état des infrastructures, ce consultant externe pointe du doigt plusieurs équipements, dont la piste qui ne semble plus sécuritaire.
Investissement à prévoir
Pour mettre à jour les installations de l’aéroport de Saint-Hyacinthe, l’étude recommande un plan d’investissement totalisant 2,9 M$ au futur acheteur, sur un horizon de 10 ans. Plus précisément, on suggère à l’achat d’investir un montant de 632 000 $ pour remplacer entre autres le balisage lumineux et la manche à vent.
Sur une période maximale de deux ans, il est recommandé d’effectuer une reconstruction partielle de la piste et un élargissement des accotements. Ces travaux sont évalués à 1,3 M$.
Finalement, sur un horizon de cinq à 10 ans, on conseille des travaux de planage-pavage de la voie de circulation B (600 000 $) et le scellement de fissures annuel sur la piste (75 000 $).
Programmes de financement
L’étude de la firme Octant Aviation détaille également divers programmes de financement des paliers provincial et fédéral dont la Ville de Saint-Hyacinthe pourrait bénéficier.
Par exemple, le Programme d’aide québécois pour les infrastructures aéroportuaires (PAQIAR), qui est géré par le ministère des Transports du Québec, accorde une aide financière pouvant couvrir jusqu’à 50 % des coûts et jusqu’à 15 M$ d’investissements pour des travaux de réfection et d’amélioration des infrastructures et d’équipements « côté piste ».