28 octobre 2021 - 07:00
La Ville que l’on mérite…
Par: Le Courrier

Je rêve depuis toujours d’une Ville où des citoyens mobilisés, sensibilisés et informés pourront contribuer à définir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas, où la passion et les idées citoyennes seront accueillies comme un ajout de compétences collectives et non pas muselées et perçues comme contrariantes. Je rêve d’une Ville qui veut vivre une expérience positive et bâtir une relation avec la population parce que le municipal, c’est le palier le plus proche de notre vie de tous les jours.

Depuis longtemps, je rêve d’une Ville qui ressemble de moins en moins à la mienne. Après plusieurs tentatives pour participer à une conversation ouverte avec des élus de notre Ville, je n’ai pas encore renoncé, mais le désenchantement se fait croissant. Aujourd’hui encore, je vois le chemin sur lequel la Ville s’est engagée avec une promenade Gérard-Côté à grands frais alors que la consultation citoyenne avait clairement nommé la volonté d’un projet réaliste et abordable. À Drummondville, la promenade riveraine sera abordable et, si elle est plus modeste, les économies permettront de concevoir un écoquartier au centre-ville avec une vision d’intégration, de revitalisation et de logement.

L’heure des choix

À l’horizon, je vois pointer une « tour jumelle » de douze étages, aussi haute que l’hôpital, avec le projet Trigone sur la rue Blanchet. Je croyais le débat clos sur les tours, car j’avais compris que ce type de développement n’était pas acceptable peu importe le quartier et encore moins dans les quartiers résidentiels. J’ai vécu dans ce quadrilatère toute mon enfance sur la rue Turcot et ce n’est pas seulement un pâté de maisons, mais tout un quartier et toute la ville qui est interpellée par cet enjeu. Je doute que ce projet ne suscite jamais l’adhésion des citoyens et je vois déjà la question resurgir lorsqu’on verra les plans des 79 grands logements abordables sur le site de la bibliothèque sur un minuscule terrain. Il faudrait définir ce que veut dire « à échelle humaine » pour les uns et pour les autres sans oublier le côté abordable, en sachant que plus on monte d’étages, plus ça coûte cher et plus il faut de stationnement.

Outre la participation citoyenne à ces débats, d’autres enjeux me tiennent à cœur. Je pense à la culture qui se fait trop discrète et que l’on voudrait plus audacieuse. Les loisirs ont toujours eu la priorité, ce qui fait qu’aujourd’hui, notre ville est un modèle en la matière et il serait grand temps qu’on œuvre à redorer notre signature culturelle pour nous, citoyens, mais aussi pour attirer et retenir des citoyens potentiels. Trop de gens qui ont proposé des projets ont finalement décidé d’aller voir ailleurs pour trouver une écoute plus favorable.

Il est aussi grand temps de prendre le virage vert pour le transport actif, la lutte aux changements climatiques, la gestion des déchets, la protection du milieu agricole, le verdissement des quartiers. Une économie verte n’est pas une lubie, mais une demande de plusieurs municipalités aux gouvernements supérieurs. Il en va de notre qualité de vie et de notre capacité d’adaptation pour demain.

J’ose espérer une nouvelle génération d’élus municipaux pour passer à une culture où la complicité avec les citoyens sera naturelle, empreinte d’ouverture et de respect, pour renouer avec la communauté, pour une façon de faire qui suscite l’adhésion, pour mettre fin aux diktats des promoteurs qui définissent la couleur de notre ville et pour mettre fin à la culture du secret.

Voter, c’est choisir et, pour une fois qu’on a un choix réel à Saint-Hyacinthe, il ne faudrait pas s’en priver. J’ai trouvé un écho dans le programme et l’équipe de Saint-Hyacinthe unie et j’ai espoir que ce nouveau leadership me rapproche de mon rêve pour la Ville du 21e siècle. Mais en fin de compte, ce 7 novembre, on aura la Ville que l’on mérite.

Diane Sergerie, Saint-Hyacinthe

image