24 septembre 2015 - 00:00
La centrale T.-D.-Bouchard en été
La Ville réduit ses pertes
Par: Benoit Lapierre
Le turbinage réduit qu’elle impose à la centrale T.-D.-Bouchard durant l’été coûtera moins cher à la Ville de Saint-Hyacinthe.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le turbinage réduit qu’elle impose à la centrale T.-D.-Bouchard durant l’été coûtera moins cher à la Ville de Saint-Hyacinthe.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le turbinage réduit qu’elle impose à la centrale T.-D.-Bouchard durant l’été coûtera moins cher à la Ville de Saint-Hyacinthe.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le turbinage réduit qu’elle impose à la centrale T.-D.-Bouchard durant l’été coûtera moins cher à la Ville de Saint-Hyacinthe.Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le canal de fuite de la centrale hydroélectrique, en rive gauche de la rivière Yamaska. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le canal de fuite de la centrale hydroélectrique, en rive gauche de la rivière Yamaska. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La jauge graduée à l’entrée du canal d’amenée indiquait, il y a quelques jours, qu’une lame d’eau d’à peine 7 ou 8 centimètres franchissait la crête du barrage Penman’s.  Photo François Larivière | Le Courrier ©

La jauge graduée à l’entrée du canal d’amenée indiquait, il y a quelques jours, qu’une lame d’eau d’à peine 7 ou 8 centimètres franchissait la crête du barrage Penman’s. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La rivière Yamaska à la hauteur de la centrale, à la fin du mois d’août. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La rivière Yamaska à la hauteur de la centrale, à la fin du mois d’août. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis 2001, la Ville de Saint-Hyacinthe paie un tribut pour que la centrale hydroélectrique T.-D.-Bouchard, inaugurée en 1994, diminue sa production d’électricité au coeur de l’été afin de laisser suffisamment d’eau pour la rivière Yamaska et son écosystème.

Au cours des 15 dernières années, la Ville a assumé seule les pertes de revenu que l’exploitant, la firme ontarienne ­Algonquin Power, a subi en raison de la réduction ou de l’arrêt temporaire du ­turbinage.

Mais la situation a changé en juillet, avec le renouvellement de la dernière ­entente conclue à ce sujet avec Algonquin Power. Le nouvel accord de deux ans – il couvre la période du 1er juillet au 7 septembre des années 2015 et 2016 – ­prévoit que la Ville n’absorbera maintenant que 50 % des pertes de revenus nets d’Algonquin Power attribuables à l’accord sur le débit, jusqu’à concurrence de la ­redevance annuelle payable par Algonquin en tant que locataire d’une partie du ­barrage Penman’s.

Le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, a indiqué que des discussions avec Algonquin Power s’étaient amorcées à ce sujet l’année ­dernière, au moment où le gouvernement avait lui-même entrepris de réviser le ­certificat d’autorisation de la centrale, au terme de la première période d’exploitation de 20 ans. « Nous avions manifesté la ­volonté de revoir les modalités, de revoir les compensations », a-t-il souligné.

Parlant des pertes d’Algonquin encore assumées par Saint-Hyacinthe, il a mentionné que la Ville s’était fixé un ­« objectif zéro » pour ses négociations avec Algonquin Power, objectif qui n’aura donc été atteint qu’à moitié.

La pénalité liée à la clause sur le débit ­réservé est toujours déduite du montant que la Ville devrait toucher annuellement en ­redevances, soit 3 % des revenus bruts que la centrale de Saint-Hyacinthe rapporte à ­Algonquin Power. Ainsi, pour la période ­allant de 1er juin 2014 au 31 mai 2015, une pénalité de 11 645 $ a été retranchée du loyer de 21 491 $, ce qui a laissé à la Ville une­ ­redevance d’à peine 9 845 $. En vertu du ­nouvel accord ­abaissant la pénalité de 50 %, la Ville a aussi accordé un crédit de 4 890 $ sur sa ­redevance pour le ralentissement du turbinage du 3 au 29 juillet 2015.

Un débit réservé suffisant?

Que la Ville doive encore payer pour le maintien d’un débit d’eau raisonnable indique que les conditions d’exploitation qui apparaissaient au certificat d’autorisation de 1993 n’ont pas changé au terme des discussions de l’an dernier, ce que Louis Bilodeau confirme.

Le débit réservé réglementaire demeure de 2 m3/s, alors que depuis l’été 2002, la Ville exige qu’un débit minimal de 7 m3/s soir réservé au « bief court-circuité », ­c’est-à-dire au bras de rivière qui contourne la centrale sur plus de 300 m et où circule le poisson.Dans son rapport déposé en 1997, la Commission d’enquête Doyon sur les ­minicentrales privées affirmait que dans le cas de la centrale T.-D.-Bouchard, le débit réservé de 2 m

Dans son rapport déposé en 1997, la Commission d’enquête Doyon sur les ­minicentrales privées affirmait que dans le cas de la centrale T.-D.-Bouchard, le débit réservé de 2 m3/s était inadéquat.« Outre le fait que le promoteur ait ­suggéré la norme de 2 m

« Outre le fait que le promoteur ait ­suggéré la norme de 2 m3/s, l’on ne sait comment l’on en est arrivé à déterminer ce débit ­réservé, d’autant plus que le ­MENVIQ ­(ministère de l’Environnement) n’avait pas, à l’époque, réalisé d’étude­ ­sérieuse sur le sujet », avait noté la ­Commission. Elle signalait également que la centrale de Saint-Hyacinthe pouvait turbiner jusqu’à 52,5 m

Elle signalait également que la centrale de Saint-Hyacinthe pouvait turbiner jusqu’à 52,5 m3/s, ce qui est supérieur au débit d’eau annuel moyen de 50,13 m3/s qui a été observé pour la période allant de 1966 à 1989. Le rapport mentionne qu’il n’y a que durant les mois de mars (débit moyen de 105,20 m3/s), avril (134,90m3/s), novembre (60,60 m3/s) et décembre (56,80 m3/s) que la partie court-circuitée de la ­rivière peut obtenir un débit supérieur au débit réservé de 2m3/s.Sans être en mesure de dire ce que ­devrait être le débit réservé à la rivière au barrage Penman’s, un biologiste du ­ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Michel Letendre, avait indiqué ­devant la Commission « qu’il fallait s’assurer qu’il y ait un écoulement d’eau d’une hauteur de 60 cm au printemps et de 30 cm en été en aval du barrage ». Il avait ajouté qu’il appartenait aux experts

Sans être en mesure de dire ce que ­devrait être le débit réservé à la rivière au barrage Penman’s, un biologiste du ­ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Michel Letendre, avait indiqué ­devant la Commission « qu’il fallait s’assurer qu’il y ait un écoulement d’eau d’une hauteur de 60 cm au printemps et de 30 cm en été en aval du barrage ». Il avait ajouté qu’il appartenait aux experts du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles de calculer le débit ­minimal ­requis pour atteindre cet objectif.Tout récemment, le 26 août plus précisément, la jauge graduée qui se trouve à l’entrée du canal d’amenée de la centrale indiquait qu’à peine 7 ou 8 cm d’eau passaient la crête du barrage. Est-ce cela qui correspond à un débit réservé de 7 m

Tout récemment, le 26 août plus précisément, la jauge graduée qui se trouve à l’entrée du canal d’amenée de la centrale indiquait qu’à peine 7 ou 8 cm d’eau passaient la crête du barrage. Est-ce cela qui correspond à un débit réservé de 7 m3/s? La Ville n’a pas encore répondu à cette question.Avec ses trois turbines totalisant une puissance installée de 2,5 mégawatts, la petite centrale T.-D.-Bouchard vaut son pesant d’or. Du 1

Avec ses trois turbines totalisant une puissance installée de 2,5 mégawatts, la petite centrale T.-D.-Bouchard vaut son pesant d’or. Du 1er juin 2014 au 31 mai 2015, elle a, par exemple, généré des ­revenus bruts de 716 371 $ grâce aux ventes d’électricité à Hydro-Québec. ­Depuis mai 1994, cette centrale, construite par Boralex au coût de 4 millions $, a ­rapporté à ses propriétaires des profits bruts de 13,6 millions $, selon les ­données déjà fournies par la Ville. La centrale est passée aux mains d’Algonquin Power en 1999.

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