En 2015, c’est un montant total de 386 637 $, indexé à 407 204 $ en 2016, que la ville-centre a perçu des municipalités pour les services qu’elle leur rend par le biais de la Carte Accès Loisirs, du hockey mineur et de l’information touristique, en vertu de l’entente de 2002 sur les équipements supralocaux.
Mais le 8 novembre 2016, à l’hôtel de ville, c’est une facture révisée de 1,97 M$ que le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, a soumis aux maires et directeurs généraux qu’il avait convoqués à l’hôtel de ville pour leur présenter le résultat de l’étude de 20 000 $ réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton sur le coût réel des services dispensés.
C’est sur cette base que les négociations ont véritablement commencé en janvier 2017, en présence d’une médiatrice de la Commission municipale du Québec, Nancy Lavoie. Or, au fil des mois, la Ville de Saint-Hyacinthe aurait fini par mettre passablement d’eau dans son vin. « Ce que je peux vous dire, c’est que la balloune s’est pas mal dessoufflée », a confié au COURRIER le maire de la ville de Saint-Pie, Mario St-Pierre, sans entrer dans les détails. M. St-Pierre siège au comité de négociation en compagnie des maires Yves de Bellefeuille, de Saint-Jude, Yves Petit, de Sainte-Hélène-de-Bagot, et Denis Chabot, de Saint-Liboire, demême que les directeurs généraux Sylvie Gosselin, de Saint-Barnabé-Sud, et Claude Gratton, de Saint-Pie.
Les maires ont fait le point dans le dossier le 14 juin, quelques heures avant la séance publique mensuelle du conseil de la MRC, et ils en ont rediscuté après la réunion, mais sans le maire de Saint-Hyacinthe. Après la levée de la séance, Claude Corbeil a quitté la salle pour laisser ses homologues discuter entre eux du sujet, à huis clos.
Les membres du comité de négociation avaient pris l’engagement envers Saint-Hyacinthe de ne rien révéler du résultat des rencontres, de sorte que même les autres maires ont été privés de toute information sur le dossier, du moins jusqu’à tout récemment. « Vous aurez des nouvelles bientôt, au cours du mois de juillet », a révélé au COURRIER le maire de Sainte-Madeleine, André Lefebvre.
Le maire de Saint-Simon, Normand Corbeil, a avoué quant à lui qu’il avait souvent tenté de tirer les vers du nez aux membres du comité, mais sans jamais rien obtenir d’eux. Comme il n’a pu assister à la réunion de la MRC du 14 juin, il s’y était fait remplacer par le conseiller Normand Giard. Mais il a néanmoins eu vent que Saint-Hyacinthe avait considérablement réduit ses attentes. Selon lui, l’avis juridique qu’avait demandé Saint-Damase sur l’accord signé par les municipalités en 2002 a beaucoup contribué au changement de ton à la Ville. « Ça leur a mis du plomb dans l’aile », croit M. Corbeil, qui se trouvait au Manitoba lorsque LE COURRIER l’a joint au téléphone.
Selon Me Armand Poupart jr, l’avocat consulté par Saint-Damase en janvier 2017, la Ville de Saint-Hyacinthe est totalement prisonnière de l’entente à durée indéterminée qu’elle a conclue avec les municipalités en décembre 2002 au sujet des services supralocaux. « Il est donc impossible à une partie d’y mettre un terme, sauf du consentement unanime des autres parties », affirme Me Poupart dans sa lettre. Reste à voir si Saint-Hyacinthe obtiendra ce « consentement unanime » des municipalités et à quel prix.