4 septembre 2025 - 03:00
Nouveau plan d’urbanisme à Saint-Hyacinthe
La Ville souhaite une « densification intelligente »
Par: Sarah-Eve Charland
Avec son nouveau plan d’urbanisme, la Ville de Saint-Hyacinthe souhaite « une densification intelligente » de certains secteurs, dont l’axe des boulevards Laframboise et Casavant Ouest, où le Groupe Marcil envisage d’ailleurs d’implanter un projet immobilier d’envergure. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©
Avec son nouveau plan d’urbanisme, la Ville de Saint-Hyacinthe souhaite « une densification intelligente » de certains secteurs, dont l’axe des boulevards Laframboise et Casavant Ouest, où le Groupe Marcil envisage d’ailleurs d’implanter un projet immobilier d’envergure. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©
Si le plan d’urbanisme actuel de la Ville de Saint-Hyacinthe avait été élaboré dans un contexte post-fusion, celui qui vient tout juste d’être déposé et qui dictera la manière dont le territoire sera géré au cours des 10 prochaines années s’inscrit davantage dans un contexte de pénurie de logements.

« Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on souhaite une densification intelligente et s’adapter aux changements climatiques, tout en répondant aux besoins des communautés et offrir un milieu de vie attrayant. L’objectif est aussi de réduire la dépendance à l’automobile. C’était un exercice fastidieux. Ça aura pris quasiment deux ans avant d’arriver à ce plan d’urbanisme », affirme le maire de Saint- Hyacinthe, André Beauregard.

Saint-Hyacinthe s’étend sur 17 600 hectares, dont 80 % du territoire est utilisé pour l’agriculture. Seulement 361 hectares sont non aménagés ou non exploités. La Ville doit aussi s’accommoder de certaines contraintes qui complexifient les projets de développement, dont une carrière abandonnée, un site d’élimination des déchets dangereux et 33 sites contaminés. On estime surtout qu’il resterait seulement 156 hectares pour le développement résidentiel, incluant les lots à requalifier (58 hectares). Voilà le terrain de jeu avec lequel elle doit composer pour atteindre sa cible d’ajouter 6000 logements d’ici 2035.

Le plan d’urbanisme sera présenté à la population en assemblée publique le 11 septembre à 18 h 30 au Centre aquatique de Saint-Hyacinthe. Ce sera la dernière occasion donnée à la population pour exprimer son opinion sur les grandes orientations du plan d’urbanisme. D’autres assemblées publiques seront organisées au moment d’adopter à la pièce les différents règlements qui seront présentés au cours de la prochaine année.

Absorber la croissance démographique

Entre 2001 et 2021, la population de Saint-Hyacinthe a connu une croissance de 14 %, comparable à celle de la MRC des Maskoutains (13 %), mais inférieure à celle de la Montérégie (24 %) et de l’ensemble du Québec (17 %). La Ville devrait toutefois connaître un ralentissement vers 2041.

Selon les prévisions démographiques, Saint-Hyacinthe accueillerait un peu plus de 4000 nouveaux ménages entre 2021 et 2041, représentant 7 % de sa population actuelle, dont les deux tiers devraient s’ajouter d’ici 2031. À cela s’ajoute un taux d’inoccupation des logements locatifs de 2 %, selon une statistique de 2022.

Ayant une cible de 6000 nouveaux logements d’ici 2035, Saint-Hyacinthe semble tout de même sur la bonne voie. En 2024, elle comptait près de 35 développements résidentiels, représentant 7000 logements, en construction ou en projets à Saint-Hyacinthe.

Dès les premières pages du plan d’urbanisme, on affirme que l’enjeu principal est celui de la faible capacité des infrastructures d’eau et d’assainissement de la Ville de Saint-Hyacinthe à soutenir le développement. La Ville de Saint-Hyacinthe devra investir plus de 270 M$ afin de limiter le nombre de surverses et de respecter les normes environnementales, incluant la mise aux normes et l’agrandissement de l’usine d’épuration.

Rappelons que la Ville de Saint- Hyacinthe a adopté un règlement de contrôle intérimaire qui impose un gel de construction dans certains secteurs où les réseaux d’égouts ne peuvent supporter une croissance de la population. Ce règlement disparaîtra et sera intégré aux outils réglementaires.

Vers une densification

Comme Le Courrier de Saint-Hyacinthe l’avait annoncé en mai 2025, la Ville de Saint-Hyacinthe misera sur la densification. Cette dernière prendra principalement forme à l’intersection des boulevards Laframboise et Casavant Ouest, où on visera une densité de 80 logements à l’hectare, et au centre-ville, où la densité visée est de 40 logements à l’hectare. La Ville souhaite d’ailleurs que 26 % de la croissance se concentre au centre-ville. Une densité semblable à celle au centre-ville est aussi projetée pour les terrains longeant le boulevard Laframboise dans le secteur Saint-Thomas-d’Aquin.

Dans le plan d’urbanisme actuel, adopté en 2010, la densité la plus élevée suggérait un ratio de 35 logements et plus à l’hectare.

Saint-Hyacinthe se donne comme objectif de créer un inventaire des terrains et îlots voués au développement. Elle compte favoriser les projets immobiliers qui concordent avec la capacité des infrastructures municipales et les besoins de la communauté, tout en maintenant la vocation des différents secteurs.

La Ville envisage aussi d’adopter des mesures fiscales ayant pour objectif de favoriser le redéveloppement des terrains inutilisés ou sous-utilisés. Elle prévoit de réaliser un plan particulier d’urbanisme (PPU) pour le Quartier M.

Saint-Hyacinthe se donne aussi comme objectif que 10 % des nouveaux logements ne soient pas soumis aux fluctuations du marché libre en étant gérés par des organismes à but non lucratif ou des offices municipaux d’habitation. Cela signifie que 600 logements devront être créés en dehors du libre marché d’ici 2035.

Patrimoine, culture et sports

Certaines actions prévues dans le plan d’urbanisme auront pour objectif de protéger les bâtiments d’intérêt patrimonial. Entre autres, tous les bâtiments qui seront identifiés dans l’inventaire régional rédigé par la MRC des Maskoutains seront encadrés par le règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), notamment par des critères encadrant les rénovations. La Ville envisage aussi de citer des biens patrimoniaux ayant une forte valeur identitaire.

Comment conjuguer la protection du patrimoine et la requalification de secteurs? « Ce n’est pas simple. On veut mettre en place des critères de protection et des critères d’harmonisation. Je crois que le Centre culturel Humania en est un bon exemple. Il faudra se diriger vers ce genre de projet. En tant que Ville, on ne pourra pas tout sauver », explique M. Beauregard.

L’écosystème créatif demeurera au centre-ville. Les orientations à vocation culturelle sont plutôt succinctes dans le plan d’urbanisme. La Ville priorisera le centre-ville pour ses événements culturels et souhaite réactualiser le projet de la place des spectacles à côté du Centre des arts Juliette-Lassonde.

Et pour le sport? La Ville planifie de rédiger un plan directeur des parcs et des espaces verts qui prendra en compte les besoins de la population. Elle mettra également en place un programme d’investissements pour la bonification et la mise à niveau des plateaux sportifs.

Le document, rédigé par la firme Groupe BC2, est disponible sur le site Internet de la Ville de Saint-Hyacinthe, dans la section Avis publics.

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