15 juin 2017 - 00:00
Stationnement centre-ville
La Ville veut démolir avant le référendum
Par: Benoit Lapierre
Chantal Lussier occupe toujours son logement, au coin de Mondor et Marguerite-Bourgeoys.  Photothèque | Le Courrier ©

Chantal Lussier occupe toujours son logement, au coin de Mondor et Marguerite-Bourgeoys. Photothèque | Le Courrier ©

Chantal Lussier occupe toujours son logement, au coin de Mondor et Marguerite-Bourgeoys.  Photothèque | Le Courrier ©

Chantal Lussier occupe toujours son logement, au coin de Mondor et Marguerite-Bourgeoys. Photothèque | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas l’intention d’attendre le résultat du référendum du 9 juillet sur le projet d’agrandissement du stationnement Centre-ville (pharmacie Jean-Coutu) avant de procéder aux premières démolitions dans le dossier.


C’est ce qui ressort des informations que le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau, a communiquées à la Régie du logement du Québec (RLQ) lors d’une audience qui a eu lieu le 3 mai à Saint-Hyacinthe concernant la requête de Chantal Lussier, une locatairedu 1390, rue Marguerite-Bourgeoys.

Mme Lussier est la dernière occupante de cet édifice ancien situé au coin de Marguetite-Bourgeoys et de l’avenue Mondor, l’un des trois immeubles comportant 11 logements dont la Ville à fait acquisition en décembre 2016 au coût 850 000 $ dans le but de les raser.

Elle est aussi la seule locataire qui conteste toujours l’avis d’éviction qu’elle a reçu en décembre.

À l’audience de la RLQ du 3 mai, Louis Bilodeau a révélé que selon l’échéancier qui avait été établi, la Ville entendait démolir les deux autres bâtiments – ceux situés au 1380-1384 et 1300, Marguerite-Bourgeoys – avant le 9 juillet. « On parle de la dernière semaine de juin et de la première de juillet », a-t-il déclaré, comme en fait foi l’enregistrement audio dont LE COURRIER a obtenu copie.

La régisseuse, Me Grabrielle Choinière, a paru très surprise par sa réponse. « Comment se fait-il que vous ayez cet échéancier alors que la Régie ne s’est pas encore prononcée et que le référendum, surtout, ne s’est pas encore prononcé ?», s’est-elle étonnée.

M. Bilodeau lui a expliqué que le processus de modification règlementaire en cours visant la transformation d’un espace résidentiel en stationnement public n’empêchait pas la Ville de démolir ces bâtiments. « Sauf un immeuble, celui concerné par le dossier de la Régie : celui-là ne serait pas visé par les démolitions »,a-t-il précisé.

L’audience du 3 mai a été ajournée au 22 juin, mais LE COURRIER a appris qu’un report a été demandé par la Ville en raison de l’absence de son avocate.

Subvention coupée

Si Chantal Lussier obtenait gain de cause et qu’elle décidait de conserver son logement, cela obligerait son nouveau propriétaire, La Ville de Saint-Hyacinthe, a attendre le mois de décembre avant d’émettre un nouvel avis d’éviction.

Mais Mme Lussier, une personne à faible revenu, n’aurait plus droit à la subvention de 305 $ qu’elle obtenait de l’Office municipal d’habitation (OMH) pour le paiement d’un loyer mensuel de 391 $. Il y a quelques jours, elle a reçu une lettre de l’OMH l’avisant qu’à partir du mois de juillet, elle ne toucherait plus cette subvention, sans doute parce que son propriétaire (la Ville) n’a pas renouvelé l’adhésion au programme d’aide pour son logement.

« C’est un super moyen de pression qu’ils emploient contre moi. Je me sens oppressée, comme si on me mettait un fusil sur la tempe. Même si je gagne devant la Régie, je n’aurai plus de subvention. C’est comme si j’avais fait tous ces efforts-là pour rien », déplore celle qui ne s’attendait pas à ce que la Ville lui fasse autant de misères lorsqu’elle a décidé de faire valoir ses droits.

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