1 juin 2023 - 07:00
Ville de Saint-Hyacinthe
L’abattage d’un arbre divise le conseil
Par: Sarah-Eve Charland
Le conseiller municipal André Arpin a été le premier à montrer sa dissidence au conseil municipal. Photothèque | Le Courrier ©

Le conseiller municipal André Arpin a été le premier à montrer sa dissidence au conseil municipal. Photothèque | Le Courrier ©

Le sort d’un arbre mal formé a fait l’objet d’échanges au conseil municipal de Saint-Hyacinthe. Six élus contre cinq ont finalement refusé l’adoption d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale qui aurait eu pour effet de permettre la coupe d’un arbre pour installer une piscine dans la cour arrière d’une maison dans le secteur du Havre des Dominicains.

Selon le règlement municipal, la coupe d’arbre dans ce secteur doit être limitée aux cas où il est démontré que l’arbre est malade, dangereux ou mort. À la séance du 15 mai, les élus ont discuté à tour de rôle sur l’importance de sauver cet arbre et sur les fortes possibilités que l’arbre ne survive pas aux travaux.

Les propriétaires d’une maison située sur la rue Bobby-Hachey ont soumis un projet de construction d’un bâtiment accessoire et d’une piscine en cour arrière. La première version du projet entraînait l’abattage de trois arbres. En janvier 2023, la Ville a accordé l’abattage de l’un de ces arbres situé à droite de la propriété puisqu’il était malade, à condition qu’il soit remplacé en cour arrière.

Par la suite, le comité consultatif d’urbanisme (CCU) a invité les propriétaires à retourner à la planche à dessin afin de proposer un projet qui éviterait le retrait des deux autres arbres. Le projet de bâtiment accessoire a été abandonné, mais les propriétaires ont tout de même soumis un plan qui impose l’abattage d’un arbre sur deux. L’arbre en question est à double tronc.

La Ville a fait appel à un biologiste et arboriculteur pour dresser un portrait de la situation. Le spécialiste n’a pas recommandé expressément de procéder à l’abattage de l’arbre. De son côté, le CCU a recommandé à la majorité de le faire à condition qu’il y ait plantation d’un arbre de remplacement.

Division

La conseillère municipale du quartier Saint-Joseph, Mélanie Bédard, a proposé la résolution. « J’aimerais me fier aux faits et aux considérants que je viens de lire. L’expert ne nous recommande pas d’abattre l’arbre. On a essayé de conserver les arbres pour l’implantation de nouveaux quartiers. Oui, il y aura plantation d’arbres, mais jamais comme celui qu’on retrouve là. Oui, il est à double tronc, il est mal formé, mais il a tenu pendant plusieurs intempéries. »

Tout comme Mme Bédard, les conseillers David-Olivier Huard, Donald Côté, Claire Gagné et Jeannot Caron ont refusé le PIIA.

Le conseiller municipal du district Hertel–Notre-Dame, André Arpin, ne partage pas leur avis. « Le spécialiste dit que la “base semble solide, mais devient problématique dans le temps, car cette jonction est une faiblesse de structure. Les deux troncs de l’arbre soumettent une pression de plus en plus grande à mesure que celui-ci grandit causant la chute de l’un des deux troncs”. Le mot “semble” ne veut pas dire qu’elle est solide. Ils vont être obligés d’arranger ça autrement pour creuser la piscine. Ils vont se retrouver avec une problématique d’arbre qui va devoir être abattu. Je ne comprends pas la décision de la majorité des personnes ici », a-t-il déclaré.

« Sur la base qu’on va autoriser l’installation d’une piscine, c’est utopique de penser que cet arbre-là va survivre. Si on permet ces travaux, l’arbre va succomber », a renchéri le conseiller municipal du quartier Yamaska, Pierre Thériault.

MM. Thériault et Arpin, ainsi qu’Annie Pelletier, Guylain Coulombe et Bernard Barré, étaient tous en faveur de l’abattage. Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, ne se rappelle pas d’autres dossiers ayant suscité autant de division au conseil municipal de Saint-Hyacinthe depuis qu’il y siège.

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