En entrevue avec LE COURRIER, elle a évoqué que l’un des plus grands apprentissages de cette pandémie a été de constater « comment on a été capable, comme citoyen, comme professionnel de la santé et comme employé du CISSSME, d’adapter nos façons de faire ».
On l’a beaucoup vu en début de crise alors que les espaces à l’Hôpital Honoré-Mercier ont dû être revus pour empêcher les clientèles présentant des signes de la COVID-19 de croiser celles qui n’en ont pas. D’autres milieux, comme les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et les CLSC, ont aussi dû revoir l’organisation du travail. Puis, plusieurs employés ont été déplacés d’un secteur à un autre pour répondre aux besoins les plus urgents, faisant ressortir du même coup un grand esprit d’entraide à l’intérieur du milieu de la santé.
« C’est signe qu’en tout temps, le réseau de la santé est capable de passer à travers des phénomènes comme une pandémie, lance Mme Potvin. [Par contre], j’espère que ça va prendre encore 100 ans avant que l’on connaisse la prochaine [pandémie] parce que ça a été toute une épreuve pour notre réseau et nos équipes. »
Même si les CISSS représentent d’imposantes structures organisationnelles, Louise Potvin voit surtout les avantages que cela a pu apporter dans une crise comme celle de la pandémie. « Tous nos experts ont été regroupés pour nous donner les meilleures directives et les meilleurs conseils pour nos pratiques dans toutes nos installations, soutient-elle. […] Autant à Saint-Hyacinthe qu’à Sorel et à Longueuil, on a vu ces liens-là se resserrer de façon très efficace. L’entraide qu’on a eue entre les médecins, les professionnels et la direction a été exceptionnelle. »
Bien qu’elle ait été cruciale lors de la première vague, cette capacité d’adaptation du milieu de la santé a été mise de nouveau à l’épreuve en deuxième vague. Cela a mené à d’autres décisions importantes, comme celle d’ouvrir une unité COVID à l’Hôpital Honoré-Mercier à la mi-décembre. Jusque-là, les personnes devant être hospitalisées en lien avec la COVID-19 sur le territoire du CISSS de la Montérégie-Est étaient redirigées vers l’Hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, où on avait prévu 66 lits de courte durée.
« [Cette décision] a été prise dans le contexte où tout le Québec a dû prévoir jusqu’à 150 % de la capacité d’accueil [prévue] par rapport à la planification initiale, mentionne Mme Potvin. Lorsque le Ministère a convenu que les prévisions de la deuxième vague nous obligeraient à utiliser plus de lits d’hôpitaux pour l’accueil de la clientèle COVID, c’est là qu’on a décidé d’ajouter 31 lits du côté de Saint-Hyacinthe. […] On avait l’expertise, on avait le personnel et on avait la capacité d’admettre ces clientèles-là. En deux semaines, on a fait un aménagement particulier pour avoir ce qu’on appelle une unité de confinement, avec des zones de transition où le personnel peut entrer, se changer et mettre les équipements de protection et traverser dans une autre zone, là où sont les clientèles [COVID] dans les chambres de l’unité du 7e étage. »
Malgré « une réduction importante des clientèles admises » sur cette unité, qui comptait moins de cinq personnes hospitalisées la semaine dernière, le CISSS de la Montérégie-Est compte la conserver pour répondre aux besoins d’hospitalisation en lien avec la COVID-19.