« Les bâtisses actuelles de Semex ne nuisent pas aux activités de l’aéroport. L’important est de ne pas bâtir proche du boulevard Laurier », indique Gabriel Chartier, propriétaire de l’aéroport de Saint-Hyacinthe, en entrevue téléphonique au COURRIER.
Une éventuelle construction de la future usine de la coopérative Exceldor sur le vaste terrain de Semex ne lui semble pas chose impossible. « Si on construit un bâtiment dans le fond du terrain, je ne vois aucun problème », estime M. Chartier.
L’aéroport de Saint-Hyacinthe existe depuis 1959. Le permis d’opération de Transports Canada avait été délivré l’année suivante. Selon l’organisme gouvernemental, la balle se trouve dans le camp du propriétaire concernant le bon fonctionnement de l’aéroport et la sécurité de ses utilisateurs.
« L’aérodrome de Saint-Hyacinthe est enregistré auprès de Transports Canada, mais ne possède pas de certificat d’aéroport émis en vertu du Règlement de l’aviation canadien (article 302). En vertu de l’article 301 du Règlement de l’aviation canadien, cet aérodrome a des procédures de vols aux instruments. Il est donc de la responsabilité de l’exploitant de s’informer des constructions dans le voisinage de l’aérodrome et de tenir Transports Canada au courant si des enjeux de sécurité sont identifiés », explique Sau Sau Liu, conseillère principale en communications à Transports Canada, dans un courriel adressé au COURRIER.
« Afin d’assurer un fonctionnement en toute sécurité, Transports Canada peut procéder à l’évaluation des obstacles (bâtiments ou autres) pour des aérodromes à la réception d’une demande d’évaluation de la part d’un exploitant », poursuit-elle.
Actuellement, l’aéroport de Saint-Hyacinthe fait l’objet d’une étude à la MRC des Maskoutains pour évaluer son potentiel pour le développement économique régional. L’aéroport compte 33 riverains à la piste, tous propriétaires de leur terrain.
Contraintes pour la Ville et le CIAQ
Dans nos précédentes éditions, la Ville de Saint-Hyacinthe et le directeur général du Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ), Mario Hébert, émettaient des réserves dans le cas d’un intérêt d’Exceldor pour ce terrain en raison de la présence de l’aéroport.
« Comme ce terrain est situé dans le corridor d’atterrissage des avions, la hauteur pour bâtir est limitée. Je ne pense pas que cela soit une option à envisager dans le moment », avait indiqué Brigitte Massé, à titre de porte-parole de la Ville de Saint-Hyacinthe.
Rappelons que le 20 avril, la direction d’Exceldor tentera, de concert avec la MRC des Maskoutains et la Ville, de convaincre les commissaires de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) de revenir sur leur orientation préliminaire négative de juin 2020 et d’accorder la demande de dézonage d’une terre agricole d’une superficie de 23 hectares située en bordure de l’avenue Pinard.
D’après Mario Hébert, le site de Semex ne pourrait pas intéresser Exceldor dans son projet de futur abattoir en raison de la proximité de l’aéroport de Saint-Hyacinthe. « Pour Exceldor, on oublie ça. On ne peut bâtir un édifice sur deux étages en raison de l’aéroport. Ce terrain vient avec des contraintes incontournables », avait-il considéré dans nos colonnes.
Le CIAQ est actionnaire à hauteur de 45 % de Semex.
Gabriel Chartier n’a pas toujours eu des rapports de bons voisinages avec Semex. « Je n’ai pas apprécié lorsque cette entreprise a décidé de s’agrandir en direction de l’aéroport. De plus, Semex n’a jamais tenu compte de nos demandes pour tailler les arbres situés en bordure de leur site. Lorsqu’un avion est en procédure finale pour l’atterrissage, ces arbres créent une certaine turbulence », explique M. Chartier.
Selon ses souvenirs, le site de Semex était auparavant une terre en friche dont le propriétaire trouvait difficilement preneur.