Avant d’aller plus loin, précisons que je n’ai pas mis à l’épreuve le système de Tesla appelé AutoPilote, du moins aux endroits où la cour n’a pas empêché le constructeur d’utiliser cette appellation comme c’est le cas en Californie. Je sais que pour certains propriétaires, ce système est la plus grande merveille depuis l’invention du pain tranché. Mais le nombre grandissant d’incidents qui y sont reliés et la difficulté de mettre la main sur une voiture pour en faire l’essai m’ont dissuadé de me lancer dans l’aventure.

Blue Cruise de Ford

Un des premiers du genre à avoir vu le jour, le système Blue Cruise de Ford mise sur un principe bien simple : la mémoire. Les responsables de Ford ont en effet effectué le relevé de près de 300 000 kilomètres d’autoroute partout en Amérique du Nord, incluant plusieurs provinces canadiennes.

Ces routes sont mémorisées dans la voiture et, lorsque le tableau de bord s’illumine, c’est le signe que l’on peut activer le Blue Cruise qui se trouve sur une route connue. Les récents ajouts, comme le changement de voie et la diminution de vitesse prédictive en fonction de la géographie de la route, fonctionnent bien. En vérité, le système est efficace, mais a une fâcheuse tendance à se désactiver trop souvent sur des routes non cartographiées.

Super Cruise de Cadillac

Basé sur des LiDAR et des caméras, le Super Cruise de Cadillac est probablement le plus efficace sur autoroute. Il m’a permis de franchir plus d’une centaine de kilomètres sans jamais toucher au volant. Attention cependant, ne quittez pas la route des yeux, car le Super Cruise vous surveille et peut se désactiver s’il juge que vous ne regardez pas devant.

Facile à enclencher, tout aussi simple à annuler, le Super Cruise est idéal pour de longues randonnées autoroutières. Il peut faire des changements de voies et est nez à nez avec le système de Ford en matière d’efficacité générale. Et tout comme celui de Ford, il mise sur des cartes préenregistrées, mais les deux peuvent aussi se mettre à jour automatique, chaque fois qu’une nouvelle portion de route est enregistrée.

BMW Driving Assistant

Chez BMW, on mise sur un assistant différent. Pas question de laisser la voiture se conduire d’elle-même. Il faut au contraire garder les mains en contact avec le volant, même si on dispose d’une période de grâce de quelques secondes.

Notez que le constructeur allemand n’est pas le seul à utiliser cette méthode. Les Coréens Kia et Hyundai, ainsi que Nissan et Toyota par exemple, disposent de systèmes similaires qui ont surtout comme mission de vous garder sur la bonne voie, tout en s’assurant que vous êtes toujours attentif à la route.

Le véhicule se chargera donc de rester au centre de la voie et ne nécessitera qu’un appui symbolique de vos mains pour conserver vitesse et trajectoire. Dans certains cas, chez Genesis et Hyundai notamment, activer le clignotant indique à la voiture d’amorcer un changement de voie si le trafic le permet. Elle se guidera alors d’elle-même, mais toujours au contact des mains du conducteur.

En résumé

Malgré les prétentions des constructeurs, on est encore bien loin de la voiture autonome. D’abord, le conducteur méfiant que je suis a une fâcheuse tendance à vouloir garder le contrôle, ce qui fait que même avec le système le plus sophistiqué, mes mains ne sont jamais bien loin du volant.

L’autre élément, c’est la confiance en cas de problème, et l’apprentissage de l’usage de chacun des systèmes. Toutes les compagnies progressent dans le même sens, et toutes promettent une technologie visant à diminuer le nombre d’accidents.

L’expérience l’a prouvé : la plupart de ces systèmes fonctionnent bien et rendent de véritables services en matière de sécurité. Mais pour le moment, peu importe la qualité de la technologie, le seul véritable outil sécuritaire, c’est l’attention du conducteur.