14 mai 2015 - 00:00
Train de banlieue
L’AMT met fin au rêve maskoutain
Par: Benoit Lapierre
L’AMT met fin au rêve maskoutain

L’AMT met fin au rêve maskoutain

L’AMT met fin au rêve maskoutain

L’AMT met fin au rêve maskoutain

L’étude de l’AMT écarte définitivement tout projet de prolongation du train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire à Saint-Hyacinthe. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’étude de l’AMT écarte définitivement tout projet de prolongation du train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire à Saint-Hyacinthe. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le train de banlieue vers Montréal ne deviendra pas de sitôt la locomotive qu’attendait la Ville de Saint-Hyacinthe pour stimuler sa croissance démographique. Le projet restera sur une voie de garage, peut-on conclure à la lumière des chiffres qui ont été dévoilés par l’Agence métropolitaine de Transport (AMT).

Les résultats de l’étude qui avait été ­commandée par l’AMT à la firme AECOM ­indiquent que l’exploitation d’une liaison Saint-Hyacinthe – Montréal serait hautement déficitaire.

« À la demande concertée des élus et de la communauté de la région maskoutaine ainsi que du ministère des Transports du Québec (MTQ), l’AMT s’était engagée en 2013 à procéder à une étude sur le prolongement de ligne de trains de banlieue Mont-Saint-Hilaire jusqu’au territoire de la ville. Les conclusions de cette étude, ­finalisée en avril dernier, font état du ­bassin limité de clientèle potentielle entre la région de Saint-Hyacinthe et le centre-ville de Montréal, destination principale de la clientèle de trains de banlieue, ­estimant un nombre de clients potentiels à 383, alors que plus du double serait ­requis afin d’assurer la rentabilité du ­service. Les coûts d’immobilisations ­nécessaires pour réaliser un tel projet sont également ­importants et viennent influencer négativement les conclusions de l’étude », signale l’AMT dans un communiqué émis mardi.

Financée à 100 % par le MTQ jusqu’à hauteur de 125 000 $, cette étude a porté sur le prolongement de la ligne ­Mont-Saint-Hilaire vers Saint-Hyacinthe, soit sur une distance de 17,4 kilomètres (14 minutes par train) selon la fréquence actuelle des départs : cinq en période de pointe et quatre, hors pointe.

Un tel prolongement du service permettrait aux usagers du train d’atteindre la gare Centrale de Montréal en 64 minutes à partir de Saint-Hyacinthe – cela représente de 15 à 20 minutes de moins qu’en ­autobus -, mais son coût est prohibitif. ­Selon l’étude, les dépenses en immobilisations (acquisition de terrain, aménagement du site, travaux sur les voies et ­emprises du CN) requises seraient d’au moins 65 millions $ durant la période ­préparatoire 2015-2017. Sur une période de 27 ans, les avantages économiques du projet à tous les points de vue – réduction des coûts reliés à l’automobile et à la ­pollution atmosphérique, par exemple – ont été évalués à 35,8 millions $, mais ses coûts économiques sont estimés à 95,5 millions $.

« Essentiellement, en tenant compte des avantages qui ont pu être quantifiés, le projet de prolongement de la ligne de train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire vers Saint-Hyacinthe dégage des bénéfices ­économiques nets négatifs de 59,7 millions de dollars pour la période 2015 à 2042, ce qui signifie que ce projet, d’un point de vue de la collectivité, n’est pas rentable », concluent les auteurs du ­rapport.

Le prolongement du train de banlieue jusqu’à Saint-Hyacinthe n’est donc pas ­recommandé, mais l’AMT se dit ouverte à travailler conjointement avec la Ville et le Conseil intermunicipal de transport de la Vallée du Richelieu (CITVR) pour ­améliorer le service de transport collectif dans la région si son intervention est ­requise en la matière.

L’AMT est une agence gouvernementale qui a pour mission d’accroître et de planifier les services de transport collectif afin d’améliorer l’efficacité des déplacements des personnes dans la région métropolitaine de Montréal. Elle pourrait être bientôt remplacée par une « Autorité régionale de Transport » (ART), en vertu d’un projet de loi que le ministre des Transports, ­Robert Poëti, entend déposer à l’automne.

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