L’année de tous les rappels
Connaissez-vous une seule marque qui n’ait pas fait l’objet d’un rappel en 2021? À croire que les manufacturiers automobiles se sont passé le mot pour négliger l’assemblage de leurs véhicules depuis quelques mois. La réalité est tout autre.
En fait, chaque année, il y a des dizaines, voire des centaines de rappels différents faits par les organismes gouvernementaux américains ou par les compagnies automobiles elles-mêmes. Certains sont importants, d’autres accessoires. Il suffit d’ailleurs de consulter la banque de rappels de Transports Canada pour s’en rendre compte. Mais 2021 a été une année record à ce sujet, notamment parce que les manufacturiers sont plus sensibles à leur responsabilité dans ce domaine. Pas par simple grandeur d’âme, mais plutôt parce que les coûts risquent d’être plus élevés s’ils n’exécutent pas les rappels
Le plus frappant de tous : celui de la Chevrolet Bolt, qui n’est pas encore totalement complété. Ce n’est pas le nombre de véhicules qui frappe le plus, mais plutôt le fait qu’il ait forcé Chevrolet à stopper les ventes de son véhicule électrique le plus populaire (et le plus réussi) en raison de batteries qui s’enflamment. Le tout devrait revenir à la normale en février, mais cela nourrit l’insécurité à l’égard des voitures électriques et ralentit leur développement.
Mention spéciale à Tesla, qui se retrouve sous enquête pour permettre à ses conducteurs de jouer à des jeux sur l’écran central en conduisant. On n’est pas encore au stade de rappel, mais la NHTSA enquête.
L’année de la pénurie
On entend le mot « pénurie » pour la main-d’œuvre, mais aussi pour l’automobile. Il suffit de fréquenter les cours de concessionnaires automobiles pour constater que l’inventaire est à son plus bas, notamment en raison de la pénurie de microprocesseurs. La situation ne se réglera malheureusement que quelque part en 2022.
La bonne nouvelle : si vous voulez vendre votre voiture d’occasion, vous aurez le meilleur prix de l’histoire, car tout le monde est avide de l’avoir. La mauvaise nouvelle : impossible de négocier le prix d’une voiture neuve puisqu’il faut procéder par commande. De plus, l’attente dépasse souvent plusieurs mois. Dès janvier, la situation devrait s’améliorer. Nissan a réussi à bien s’en sortir, et Toyota promet qu’en début d’année, elle fabriquera un nombre record de 800 000 véhicules par mois.
L’année des promesses
On n’a jamais vu autant de promesses de manufacturiers en matière de voitures électriques. Toyota promet 15 voitures électriques en 2025, 30 en 2030. GM affirme que 25 véhicules électriques seront en vente d’ici 2025. Volkswagen prend le virage électrique, mais n’amène qu’au compte-gouttes son premier véhicule électrique, le ID.4.
Hyundai et Kia devraient finalement offrir leurs véhicules électriques dernier cri que sont le EV6 et le Ioniq5 dès le début de l’année. Tesla retire de son site les Cybertruck et son roadster. Jaguar décide de ne présenter aucun nouveau modèle avant 2025, et il sera électrique. Bref, la liste s’allonge… mais les cours demeurent vides et les consommateurs attendent toujours d’avoir le choix.
Pendant ce temps, nos politiciens promettent plus de voitures électriques, plus de bornes, mais les gestes concrets se font rares. À ce jour, le constructeur qui a le plus respecté ses promesses est Ford : le Mach E est un succès bœuf, le Lightning arrive dans quelques semaines (les lignes de production sont en marche), un petit camion hybride a vu le jour, même si la quantité est insuffisante.
L’année des spéculateurs
Je ne suis pas un spécialiste, mais on m’a toujours dit que la valeur boursière d’une compagnie devait être le reflet de ses revenus anticipés et de ses actifs. Des compagnies comme Tesla (à plus de 1000 milliards de capitalisations boursières avec 800 000 véhicules vendus) Lucid et Rivian (plus de 150 milliards avec 10 véhicules livrés) sont la preuve que cette situation a changé.
Aujourd’hui, les nouveaux joueurs sont le fruit de grandes spéculations. Reste à espérer qu’ils livreront leurs promesses et que la bulle boursière n’éclatera pas au visage des investisseurs.
La question maintenant, c’est de savoir ce que 2022 nous réserve. Et ça, je n’ai pas de boule de cristal pour le prédire.
La semaine prochaine : les modèles attendus en 2022.