13 février 2025 - 03:00
L’ancien maire Grégoire Girard nous a quittés
Par: Sarah-Eve Charland
Grégoire Girard avait été honoré en 2022 par le Centre d’histoire pour son rôle dans la création du parc Les Salines. Photothèque | Le Courrier ©

Grégoire Girard avait été honoré en 2022 par le Centre d’histoire pour son rôle dans la création du parc Les Salines. Photothèque | Le Courrier ©

À un mois de son 100e anniversaire, l’homme derrière le parc Les Salines, Grégoire Girard, a rendu son dernier souffle le 10 février. Cet ancien maire a non seulement contribué à la société québécoise, mais il a aussi permis de refaçonner le visage de la Ville de Saint-Hyacinthe à travers un seul mandat.

« Il nous a montré la discipline, l’honnêteté, l’intégrité, la bienveillance et la générosité. Ça résume bien l’homme qu’il était. Il était un excellent papa. Il travaillait beaucoup, mais il était très présent pour sa famille », a témoigné sa fille Hélène au COURRIER.

Arpenteur-géomètre, il a exercé sa pratique à Saint-Hyacinthe. Tout récemment, il recevait encore des appels de consultations, affirment ses enfants. Loin d’être surprenant puisqu’il a contribué à la pratique au Québec, notamment en participant à la révision cadastrale de la province et à la refonte du Code civil. Il a d’ailleurs reçu une plaque honorifique l’année dernière, alors âgé de 98 ans, de l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec qui vient de perdre son doyen. Il a d’ailleurs été membre du conseil d’administration des Arpenteurs-géomètres du Québec de 1965 à 1971.

Transformer Saint-Hyacinthe

En 1971, M. Girard s’est lancé en politique en briguant la mairie de la Ville de Saint-Hyacinthe, dans une course à trois. L’un d’entre eux était Me Jacques Sylvestre. Ayant beaucoup de respect pour cet homme, il comptait d’ailleurs le revoir à l’occasion d’un dîner à la mi-février durant lequel il souhaitait lancer une ligue du vieux poêle avec plusieurs hommes s’étant impliqués à Saint-Hyacinthe à cette époque.

« Je suis très déçu. C’est une triste nouvelle. On se préparait à renouer. Il avait des connaissances techniques sur le développement de la Ville. Il avait toujours des propos très intéressants. On a toujours eu de bons contacts », dit Me Sylvestre.

Au terme de la campagne électorale en 1971, M. Girard avait obtenu la victoire avec des résultats sans équivoque. Il avait obtenu son mandat avec 4821 voix, soit le double de son plus proche adversaire Jacques Sylvestre (2346).

« On n’était pas vraiment des adversaires. Il avait une belle vision pour la Ville et on partageait les mêmes valeurs maskoutaines. Il a fait un excellent travail comme maire. Il savait exactement ce qu’il voulait faire pour faire avancer la Ville », ajoute Me Sylvestre.

Bien que le règne de M. Girard ait été de courte durée, soit un seul mandat de 1971 à 1976, il aura marqué la région de multiples façons, notamment par la construction du mur de protection contre les inondations le long de la rivière Yamaska et par la fusion volontaire des villes de Saint-Hyacinthe, Saint-Joseph, La Providence et Douville en 1976. Il est aussi connu comme l’homme derrière le parc Les Salines.

« C’est un événement qui est arrivé subitement. J’étais en voiture près du parc et j’ai vu des camions sortir avec une cargaison de bois. Je pensais qu’il se passait quelque chose, alors j’ai appelé le Séminaire et, en peu de temps, j’ai mentionné que la Ville était intéressée à faire l’acquisition du boisé. Je ne voulais pas que cet endroit se fasse déboiser. J’avais l’impression que c’était une violation des lieux et la certitude que le parc devait préserver son âme », avait raconté M. Girard dans une conférence portant sur le parc Les Salines, organisée par le Centre d’histoire en 2022.

Le terrain appartenait alors au Séminaire de Saint-Hyacinthe, où M. Girard a fait ses études. Au départ, la Ville avait signé un bail de 40 ans avant de devenir propriétaire du parc en 1995.

Grégoire Girard est aussi connu pour de multiples implications, dont ses mandats en tant que président de la Chambre de commerce de Saint-Hyacinthe en 1967 et du Club des Francs en 1962, ainsi que dans l’Association des anciens du Séminaire de Saint-Hyacinthe et dans le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe.

Un père dévoué

L’homme originaire du quartier Sainte-Rosalie a élevé sa famille de six enfants à Saint-Hyacinthe. Pour ces derniers, il a toujours été un père dévoué et déterminé à élever des enfants ouverts sur le monde. Il lui était aussi important qu’ils développent une grande connaissance générale. Ayant eu une enfance choyée, reconnaissent-ils, ils ont voyagé en Europe, dans l’Ouest canadien ou encore à New York pour assister à l’exposition universelle en 1965.

Ses filles le visitaient encore chaque semaine pour écouter La joute à TVA en buvant un verre de gin. « Il était encore très allumé et en forme. Je pense que le secret de sa longévité, c’était le gin, dit Hélène en riant. Ça ou le fait qu’il était toujours d’un grand calme. Il n’était pas stressé. Ça l’a sûrement aidé à garder la santé. Il avait toujours des solutions. »

Grégoire Girard vivait à la résidence L’Eau Vive depuis près de 25 ans. La date de ses funérailles n’était pas encore déterminée au moment de mettre sous presse. Ses six enfants lui survivent, mais il avait perdu sa femme, Mariette Arteau, l’année dernière. Cette dernière était également connue dans la région en tant que fondatrice de la première garderie à Saint-Hyacinthe.

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image