Reconnu pour ses observations cyniques de la vie politique, Laurent Paquin assume pleinement la nouvelle orientation plus personnelle prise par ce troisième one-man show.
« Je me suis beaucoup inspiré de mon vécu, de mes propres histoires, dans le but de ramener le spectacle à moi. Je parle de certaines dépendances étranges qu’ont les gens et j’en profite pour aborder la mienne : la bouffe. Si je ris de moi, alors je me dis que je peux me permettre de rire des autres. » Et le concept fonctionne. « Si j’avais un rire-o-mètre, je clencherais tous mes autres spectacles, c’est certain! », s’esclaffe-t-il. Mais il soupçonne aussi que sa nouvelle assurance durant le spectacle y est pour quelque chose. « J’ai l’impression d’être plus heureux qu’avant sur scène et le public l’a remarqué. On me dit souvent que j’ai davantage confiance en moi », note l’humoriste qui n’hésite pas à dénoncer les bourdes de tout un chacun.« Avant, j’aurais eu peur que les gens disent que je faisais de l’humour niaiseux », poursuit-il. « Mais là, si après trois spectacles tu ne me trouves pas intelligent, je ne peux pas rien y faire. Alors cette fois-ci, je me lâche lousse! », assure celui qui est nouvellement papa d’une petite fille adoptée en Russie. Pour appuyer ses dires, il a choisi de s’éclater non seulement sur les planches, mais aussi en images. Avec son titre truffé d’ereures et sa mine déconfite, Paquin surprend. « C’était rigolo d’assumer l’erreur dans le titre. Il y a des gens qui comprennent, d’autres qui se demandent si c’était voulu et d’autres encore qui ne le remarquent juste pas. Surtout, il cherchait à s’éloigner de sa « bouille sympathique » qui le suit depuis ses débuts. « J’assume aussi ma barbe longue et mon air ahuri. J’avais envie que l’affiche laisse place à l’interprétation et qu’il y ait un clash entre le gars tout croche et son tuxedo, le ciel gris et le gazon vert. »En se permettant une incursion dans sa vie privée, l’humoriste s’est découvert un talent caché : celui de raconteur. « Ce sont les auteurs qui ont eu cette idée de faire un numéro raconté. J’hésitais, parce que ce n’était pas ma façon de faire, je donnais plus dans le commentaire. Au final, je me suis rendu compte que j’aimais ça et même que j’étais bon », s’exclame-t-il, visiblement satisfait.Depuis 2008 que Paquin n’avait pas foulé le sol maskoutain. Il n’a pas tardé à se faire pardonner en arrêtant sa tournée de rodage à la salle Laurent-Paquin de la polyvalente Robert-Ouimet à Acton Vale, là où il a fait la majorité de ses études secondaires. « Je ne sais pas combien d’humoristes ont eu la chance de jouer dans une salle portant leur nom, mais ça fait vraiment un drôle de feeling », indique-t-il, se remémorant par le fait même de bons souvenirs liés à son adolescence.