Sans la vente d’alcool et la gestion du casse-croûte du Stade L-.P.-Gaucher, les propriétaires du Bataillon, Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, ont affirmé aux élus qu’ils ne maintiendraient pas l’équipe à Saint-Hyacinthe.
« On voulait s’assurer qu’on aurait encore une équipe l’année prochaine. C’était une possibilité qu’ils quittent Saint-Hyacinthe. L’équipe a été bien accueillie par la population. Il fallait qu’ils donnent une réponse à la LNAH. Le conseil a dû réagir rapidement », a justifié le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.
« En tant qu’élu, c’est déchirant des fois, a renchéri le conseiller municipal du district La Providence, Bernard Barré. On voudrait y aller avec notre cœur, mais on ne peut pas. On a une responsabilité d’y aller avec notre tête. On sait à quel point cette équipe est une locomotive économique pour Saint-Hyacinthe. C’est une fierté. On veut qu’elle reste à Saint- Hyacinthe pour longtemps. On n’a pas le choix [de lui céder la gestion de la concession alimentaire]. »
Mais avant de signer le bail de la concession alimentaire avec une entreprise à numéro, dont les actionnaires sont Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, la Ville de Saint-Hyacinthe a lancé un appel d’intérêt auprès de cinq entreprises pour trouver la relève de la concession du casse-croûte, du bar et des machines distributrices pour les trois prochaines années. Trois ont répondu.
Une opportunité
Depuis plusieurs années, la gestion de la cantine et de la vente d’alcool relevait de l’Association de hockey mineur de Saint-Hyacinthe (AHMSH). Elle découlait d’une entente renouvelée tous les trois ans. L’année dernière, l’organisation a annoncé qu’elle ne souhaitait plus poursuivre l’entente à son échéance.
« En tant que conseil d’administration, on s’est posé une question. Est-ce que la gestion d’un restaurant fait partie de notre mandat? Et on a simplement décidé que notre mandat était de faire évoluer les enfants dans le hockey et de mettre toute notre énergie pour que l’Association soit bien structurée. On va se concentrer sur ce qu’on fait de mieux : le hockey », a souligné le président de l’AHMSH, Stephen Caroll.
Le président ajoute que ce service ne permettait pas de dégager suffisamment de profits pour financer les activités de l’AHMSH. Une partie des profits de la vente d’alcool était versée en redevances auprès des organisations qui jouaient au Stade L.-P.-Gaucher, comme les Gaulois (M18 AAA) et les Lauréats (collégial D1).
Se sentir lésé
Patrick Godbout a assuré la gérance du resto-bar pendant trois ans au nom de l’Association de hockey mineur de Saint-Hyacinthe. Lorsqu’il a appris que la Ville lançait un appel d’intérêt, il a mis sur pied une entreprise, Services traiteur événementiel GODS services divins, avec son frère Patrice et deux autres membres de sa famille avec l’objectif de récupérer le bail de la concession alimentaire et de garder ses employés.
Au terme de l’appel d’intérêt, M. Godbout a reçu un appel du Service des loisirs lui annonçant que son entreprise avait obtenu le meilleur pointage. Quelques jours plus tard, il a reçu un deuxième appel au cours duquel on lui a appris que le conseil municipal avait finalement octroyé le contrat à l’équipe du Bataillon. Il n’a d’ailleurs jamais reçu d’explication des élus à ce sujet avant que son frère Patrice les interpelle directement en conseil municipal lors d’une séance publique.
« On a de la difficulté à comprendre pourquoi on n’a pas été choisis, a déploré Patrice Godbout. J’aurais aimé pouvoir m’asseoir avec la Ville et le Bataillon pour trouver une solution. J’aurais aimé pouvoir négocier ou établir un partenariat. Je n’ai même pas eu la chance de faire valoir mes points. Je n’ai même pas eu de retour des élus. »
« C’est un appel d’intérêt. Le conseil municipal avait le choix d’y aller avec qui il voulait, a rétorqué le maire de Saint-Hyacinthe. [On ne vous a pas rappelé] parce qu’on a pris la décision d’y aller avec le Bataillon. Le résultat du pointage s’est rendu à vous, mais ça n’aurait pas dû se rendre à vous. Il y a eu bien des erreurs dans ce dossier. »
Guillaume Latendresse n’a pas voulu commenter le processus ayant mené à la signature du bail en tant que tel, mais il a assuré que tout a été fait dans les règles de l’art. Il confirme toutefois que la gestion de la cantine et de la vente d’alcool est nécessaire pour maintenir une équipe de la LNAH en bonne santé financière.
« Les revenus de la cantine et de la vente d’alcool, pour une équipe de LNAH, font partie de la stratégie pour survivre. Ça fait partie de notre modèle d’affaires. Je n’ai rien à redire de toutes les personnes impliquées, que ce soit les élus ou l’autre entreprise. Je les respecte. On a une business à gérer et on doit prendre les décisions en fonction de ça », conclut M. Latendresse.


